La guerre de Cent Ans a surtout pour conséquence le renforcement de l’autorité royale, largement mise à mal. Le rétablissement politique s’accompagne d’un redressement économique et social. Vers 1430, l’affranchissement des serfs est à peu près général, tandis que les seigneurs, sous l’effet des difficultés financières, commencent à vendre des terres au bénéfice de la bourgeoisie. Pendant le milieu et jusqu’à la fin du XVe siècle, l’économie et la population retrouvent le niveau qui était le leur avant les ravages de la guerre et de la peste. Les rois savent encourager le développement de l’économie par des mesures novatrices telles que la réglementation des corporations urbaines, le développement de l’industrie de la soie et des foires de Lyon, favorisant ainsi le rapprochement de la noblesse et de la bourgeoisie.
Charles VII (qui règne de 1422 à 1461) dote la monarchie d’un embryon d’armée permanente (les Compagnies d’ordonnance, créées en 1445) et réorganise la fiscalité de manière à assurer des revenus réguliers au royaume. Reprenant et approfondissant la politique menée jadis par Philippe le Bel envers l’Église, il pose, par la pragmatique sanction de Bourges (1438), les fondements durables du gallicanisme.
Son fils Louis XI, roi de 1461 à 1483, prolonge son action et ouvre par ses mesures la voie à l’absolutisme. Poursuivant la constitution d’une armée permanente esquissée par son père, il obtient le droit de lever un nouvel impôt, la taille, sans avoir à obtenir le consentement des personnes taxées. Pour briser la coalition des grands féodaux (guerre de la ligue du Bien public, 1464-1465), il s’appuie sur la bourgeoisie des villes dont les franchises sont étendues.
Il lutte contre la Bourgogne de Charles le Téméraire et, à la mort de ce dernier (1477), réussit à intégrer la plus grande partie du duché au domaine royal ainsi que l’Anjou, le Maine et la Provence. L’autre partie du riche héritage bourguignon passe aux mains des Habsbourg par le mariage de la fille du Téméraire avec le futur empereur Maximilien Ier. Cette alliance annonce un antagonisme entre la France et le Saint Empire qui, pendant plus de deux siècles, va précipiter l’Europe dans une nouvelle série de guerres.
Charles VIII est âgé de 13 ans lorsqu’il succède à son père, en 1483. Sa sœur, Anne de France, qui exerce alors la régence avec son mari Pierre de Beaujeu, marie le jeune roi avec la duchesse Anne de Bretagne (1491). Par cette alliance, la dernière principauté féodale indépendante entre dans le domaine royal français. En 1492, Charles signe avec Henri VII d’Angleterre le traité d’Étaples, qui règle les ultimes problèmes entre les deux royaumes. Deux ans plus tard, il s’engage dans les guerres d’Italie, conflit qui culmine sous ses successeurs.
À la fin du XVe siècle, la France, après avoir surmonté ses divisions internes, est devenue une monarchie centralisatrice dont le territoire s’étend des Pyrénées à la Manche. La société est toujours dominée par l’aristocratie terrienne, mais la terre n’est désormais plus l’unique forme de richesse. Le retour de la paix, l’accroissement démographique, l’or et l’argent que les Espagnols et les Portugais rapportent du Nouveau Monde, ainsi que les commandes de l’État dans les domaines civil et militaire stimulent une économie où marchands et banquiers (le crédit se développe) occupent une place croissante. La noblesse, qui dépend de revenus fixes, voit au contraire son pouvoir économique et sa position sociale menacés par l’inflation et les progrès de l’économie mercantiliste. © "France" Emmanuel Buchot. Sources Encarta
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