Les progrès de la détente ne vont pas sans à-coups ni retours en arrière. Ainsi en va-t-il de la période 1968-1975, depuis le Printemps de Prague (1968) et de l’intervention militaire soviétique qui s’ensuit jusqu’à la guerre du Viêt Nam qui fait resurgir le spectre d’un conflit est-ouest. De même, la condamnation internationale (américaine en premier lieu) de l’intervention soviétique en Afghanistan marque une relance de la guerre froide (dite deuxième guerre froide) au tournant des années 1970-1980 ; temps de crise symbolisé par le boycott des jeux Olympiques de Moscou par les puissance occidentales (1980) et, plus prosaïquement, par l’embargo américain sur le blé à destination de l’URSS (embargo levé par Ronald Reagan en avril 1981). Ainsi, si plusieurs accords américano-soviétiques prévoient la coopération dans les domaines de la recherche sanitaire, de la protection de l’environnement, de la science et de la technologie, de la culture, de la conquête de l’espace, de la prévention des accidents maritimes et de la limitation des armements, la tension menace toujours de resurgir, surtout dans les dernières années du règne brejnévien.
Cette tension est alimentée par les controverses internationales qui touchent à la situation de crise dans la Pologne de Solidarité (au début des années quatre-vingt, on y craint une intervention soviétique, comme en Hongrie et en Tchécoslovaquie), au sort réservé aux dissidents (sujet devenu plus sensible après la parution en Europe de l’Archipel du Goulag, de Soljenitsyne, en 1974, puis en 1977, avec la polémique suscitée en Europe par l’action de la Charte 77) et enfin à l’épineuse question israélo-égyptienne.
Mais en dépit de ces tensions, les Soviétiques et les Américains parviennent à un accord sur un nouveau traité, Salt II, en mai 1979, et Leonid Brejnev rencontre le président Jimmy Carter à Vienne pour la signature officielle un mois plus tard. L’intervention armée des Soviétiques en Afghanistan en décembre 1979 empêche toutefois la ratification de l’accord par le Congrès américain. De part et d’autre du rideau de fer, le duel des missiles SS 20 et Pershing II rappelle que la guerre froide n’est pas morte.
Il faut attendre l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev (1985) pour que l’URSS entre réellement et durablement dans une logique de vraie détente. Le pays n’a plus alors ni l’envie ni les moyens de se maintenir dans l’état de tension et de sacrifices (financiers) qu’impose depuis près de quarante ans la concurrence stratégique, militaire et diplomatique avec les États-Unis.
Dès la fin des années quarante, les relations de l’URSS avec l’Europe de l’Ouest sont surdéterminées par celles qu’elle entretient avec les États-Unis, ce d’autant plus que le front « hypothétique » d’une guerre conventionnelle (non nucléaire) américano-soviétique se trouve au cœur même de l’Europe, sur la ligne de partage du rideau de fer. La question allemande, fondamentale, se trouve donc au centre des relations entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est.
En 1955, les relations diplomatiques sont rétablies avec la République fédérale allemande (RFA). Mais le miracle économique allemand, perçu par Moscou comme un aimant déstabilisateur pour la République démocratique allemande (RDA), ajouté à l’Ostpolitik du ministre des Affaires étrangères (et futur chancelier) Willy Brandt, augmentent les malentendus politiques entre l’URSS et la RFA. Au centre de la question allemande, l’édification du mur de Berlin, en 1961, caractérise cette instabilité. Il faut attendre le début des années soixante-dix pour que les deux pays signent un traité rejetant l’usage de la force pour régler les conflits et reconnaissant les frontières européennes. En 1973, la reconnaissance réciproque des deux gouvernements allemands tend à amoindrir encore les tensions. Nonobstant, la question des relations avec l’Europe de l’Ouest reste indexée à la prééminence des relations soviéto-américaines. © "URSS" Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta et lemonde.
Photos des pays d'Europe à visiter
Photos des pays d'Asie à visiter
Photos des pays d'Amérique à visiter