Dans le prolongement de l’essai de Stendhal, Racine et Shakespeare (1823-1825), c’est Victor Hugo qui, au théâtre, ouvre les hostilités avec la vieille garde du classicisme. Sa préface d’une pièce aujourd’hui réputée injouable, Cromwell (1827), est un véritable manifeste du drame romantique, genre qu’il invente en empruntant à la forme populaire du mélodrame, d’une part, et à Shakespeare, d’autre part, et en s’opposant aux canons classiques.
La révolution au théâtre, chez Hugo, consiste non seulement à disloquer le « vieil alexandrin » et la structure classique en cinq actes, à refuser la règle des trois unités (temps, lieu, action), à utiliser un lexique qui ne soit pas noble, mais aussi à peindre tous les aspects du réel, fussent-il pathétiques, burlesques ou contraires aux bonnes mœurs. Appliquant avec éclat ces principes, sa pièce Hernani (1830) provoque un mémorable scandale lors de sa représentation, scandale connu sous le nom de « bataille d’Hernani ».
Hugo poursuit son travail dramaturgique avec notamment Lucrèce Borgia (1833) et surtout Ruy Blas (1838) ; l’échec de son drame les Burgraves (1843) est généralement considéré comme marquant la fin du mouvement romantique en France. L’autre grand nom du théâtre romantique est sans doute celui d’Alfred de Musset, enfant terrible du mouvement, qui commence par écrire des drames de tonalité ambiguë, entre tragédie et comédie, comme On ne badine pas avec l’amour (1834) ou les Caprices de Marianne (1833), drames où l’apparente légèreté du badinage amoureux, révélant la solitude et l’incapacité à communiquer des personnages, débouche sur le désespoir ou la mort.
Mûri par sa rupture avec George Sand, Musset donne ensuite un vrai drame poignant, Lorenzaccio (1834), proche du Hamlet de Shakespeare, et dont le héros éponyme, avatar pathétique de l’auteur lui-même et de la génération romantique tout entière, est confronté cruellement à l’échec définitif de son engagement politique.
Parmi les autres auteurs du théâtre romantique, citons Prosper Mérimée, avec son Théâtre de Clara Gazul (1825), et Alexandre Dumas, qui obtient un grand succès avec ses pièces historiques (Henri III et sa cour, 1829), alliant des amours romanesques à des intrigues politiques dans un cadre historique des plus pittoresques. Citons aussi le nom d’Alfred de Vigny qui, avec Chatterton (1835), montre le malheur du poète incompris et bafoué par une société matérialiste. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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