Désormais, au théâtre, les auteurs se montrent moins préoccupés de peindre des types grotesques (dans la comédie) ou des rois en proie à des passions inhumaines (dans la tragédie) que de refléter les travers ou les vertus de l’homme contemporain, c’est-à-dire le bourgeois. La tendance générale est donc à une vision plus réaliste et plus contemporaine des êtres et des situations. Au point de vue de la langue, les vers, jugés trop artificiels, cèdent la place à la prose, plus proche de la vie quotidienne.
Parallèlement, la fonction cathartique de la tragédie classique laisse la place à la fonction moralisatrice du drame bourgeois.
Au théâtre, la comédie, délaissée pendant les dernières années, austères, du règne de Louis XIV, renaît à partir de 1715, sous la Régence.
Les principaux représentants en sont Marivaux et Beaumarchais. Le premier, jouant sur le travestissement et le mensonge, s’interroge, avec un grand souci de réalisme psychologique, sur l’amour et ses mille nuances, dans des pièces oscillant sans cesse entre émotion et ironie : la Surprise de l’amour (1722), la Double Inconstance (1723), le Jeu de l’amour et du hasard (1730), les Fausses Confidences (1737). Introduit à la cour, habile courtisan et homme d’affaires avisé, Beaumarchais utilise la comédie pour faire une satire radicale de la société française, condamnant notamment les privilèges de la naissance et de la fortune, et faisant l’éloge de la liberté dans ses pièces les plus célèbres, le Barbier de Séville (1775) et le Mariage de Figaro (1784).
Dans le domaine de la tragédie, le XVIIIe siècle se borne à imiter les modèles classiques consacrés avec, par exemple, la Mort de César (1743), de Voltaire. Mais le genre est progressivement remplacé par le drame bourgeois, davantage apte à toucher la sentimentalité du spectateur contemporain.
C’est Diderot qui propose la définition la plus aboutie du drame bourgeois, cette « tragédie domestique et bourgeoise en prose », dont il est le promoteur et le théoricien (Entretiens entre Dorval et moi) et où il s’illustre lui-même, notamment avec le Fils naturel (1757, représenté en 1771).
Dans ce genre dramatique, des auteurs comme Sedaine ou Mercier obtiennent alors un vif succès. La comédie moralisante d’un Destouches (le Glorieux, 1732), la comédie larmoyante de Nivelle de La Chaussée, l’opéra-comique, dont Favart (les Trois Sultanes, 1761) se montre le maître incontesté, le genre de la parade se développent dans le sillage du drame bourgeois.
La mise en musique du Mariage de Figaro (1784) de Beaumarchais par Mozart révèle combien l’époque se passionne pour la musique et l’art lyrique : la « querelle des Bouffons », qui éclate à Paris en 1752, oppose les tenants de la nouvelle musique italienne aux partisans de la musique française, représentée notamment par Lully et par Rameau. En ce siècle passionné de musique, où Gluck réforme l’opéra, les frontières entre les disciplines s’estompent et l’on y voit des philosophes-compositeurs, dont l’exemple le plus célèbre est Jean-Jacques Rousseau. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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