À partir des années cinquante, le gouvernement soviétique décide, dans de strictes limites idéologiques et non sans parenthèses hautement coercitives, de permettre aux diverses nationalités de l’Union soviétique de participer pleinement à l’épanouissement d’une société communiste unifiée, tout en préservant les traditions de leurs régions natales. Un enseignement est donc mis à la disposition de tous ceux qui suivent la ligne du parti sous forme de cours de jour, de cours du soir, d’« universités populaires » volontaires et de cours par correspondance. Des efforts particuliers sont entrepris pour atteindre les zones les plus reculées où les possibilités d’enseignement sont rares. L’enseignement est dispensé en russe ou dans une des nombreuses langues de l’Union soviétique. Les illettrés reçoivent leurs propres alphabets, dictionnaires et grammaires. En conséquence, l’analphabétisme (près de 70 p. 100 dans l’Empire russe) disparaît presque totalement et une grande partie de la population acquiert des rudiments de culture politique ainsi que les aptitudes techniques nécessaires au développement d’un État industrialisé.
Si l’URSS fait montre d’archaïsme dans bien des secteurs, certaines de ses avancées sont, en revanche, remarquables dans les domaines scientifique et technique. Ainsi, la chimie et la recherche en physique se placent en tête des bilans mondiaux.
L’énergie nucléaire (au détriment du stockage en toute sécurité des déchets radioactifs) et l’exploration spatiale sont également des domaines de recherche privilégiés à cause de leur importance stratégique et diplomatique dans le contexte de la guerre froide. Les premiers satellites terrestres, Spoutnik 1 et 2, sont lancés en 1957. De même, le premier voyage autour de la Terre en vaisseau spatial est effectué par un Soviétique, Iouri A. Gagarine, en avril 1961. Au début des années quatre-vingt, la technologie soviétique a produit plus de 30 véhicules spatiaux habités et l’URSS a lancé plus de 1 100 fusées et satellites.
La création artistique n’est pas négligée pour autant, même si le carcan idéologique impose de strictes limites aux intellectuels et aux artistes. Les premières années de la révolution avaient vu l’éclosion de l’avant-garde littéraire (Vladimir Maïakovski), picturale (Kazimir Malevitch et le constructivisme) et cinématographique (Sergueï Eisenstein, Aleksandr Dovjenko). Sous Staline, le sens que doivent prendre la culture et la création est déterminé par le diktat du réalisme socialiste élaboré par Andreï Jdanov. Nonobstant cette politique très procédurière, des syndicats sont créés pour les écrivains, les peintres et les autres créateurs. On construit des théâtres et des salles de spectacles des orchestres et des compagnies de théâtre et de ballet tournent dans toute l’URSS. Au niveau local, les clubs et les maisons de la culture apportent l’art au grand public. Le gouvernement encourage des milliers de groupes amateurs. On ne saurait pourtant tirer de conclusions hâtivement idylliques de ce tableau. Durant des décennies, les intellectuels et les créateurs déviationnistes ou récalcitrants qui alimentent la dissidence sont persécutés.
Pour l’État soviétique, tous les aspects de la culture doivent contribuer à la construction de la société communiste. Moins sensibles dans le domaine scientifique, même si l’attitude du pouvoir à l’égard du botaniste et agronome Trofim Lyssenko témoigne de l’influence des valeurs politiques sur la vision scientifique, les exigences marxistes affectent le domaine des lettres et des sciences humaines. Les artistes sont contraints de se plier aux canons du réalisme socialiste, exaltation laïque et optimiste du peuple de l’URSS, qui flatte le goût populaire. Cela est vrai en musique (Sergueï Prokofiev et Dmitri Chostakovitch, vivement critiqués pour leur formalisme, sont tenus d’adopter des formes plus simples et plus populaires, même si, dans la seconde moitié des années soixante, le jazz et la musique dodécaphonique reçoivent un accueil favorable), tout comme dans le domaine des beaux-arts et de la littérature.
Après un âge d’or dans les années vingt, l’art moderne et la littérature d’avant-garde, à l’instigation de Staline, sont découragés ; les œuvres d’artistes tels que Marc Chagall, Kazimir Malevitch et Wassily Kandinsky sont interdites.
Sur le plan religieux enfin, bien qu’en théorie la pratique religieuse soit tolérée, il subsiste une forte méfiance de la part du pouvoir à l’égard de toute forme de religion organisée : les offices sont interdits, les fidèles, qui se voient refuser des promotions scientifiques ou professionnelles, sont soumis à la propagande antireligieuse et parfois emprisonnés. © "URSS" Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta et lemonde.
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