L’organisation de la société au Moyen Âge repose sur des structures hiérarchisées et figées qui vont, d’une certaine manière, perdurer jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Le système féodal répartit les hommes en trois ordres, assurant à chacun des fonctions précises : les oratores, c’est-à-dire « ceux qui prient » ; les bellatores ou chevaliers, « ceux qui combattent » ; les laboratores, « ceux qui travaillent » et font vivre les deux premiers groupes.
Aux débuts de la dynastie capétienne, le royaume ressemble à une mosaïque de principautés de taille et de puissance diverses, vivant de façon relativement autarcique. Les invasions barbares et l’interruption des grands axes commerciaux ont incité les hommes à se regrouper et à se replier au sein de principautés dont le seigneur peut assurer la défense. Une agriculture encore archaïque rend les disettes fréquentes et l’existence précaire ; des conditions climatiques particulièrement défavorables au début du XIe siècle provoquent également de terribles famines.
Les relations entre les seigneurs, possesseurs de la terre et détenteurs du ban (pouvoir de commandement), et les paysans reposent sur un certain nombre de droits et de devoirs mutuels.
Si des différences de ressources et de statut existent entre les paysans (libres et non libres, voir serfs), tous sont soumis au paiement de redevances au seigneur et à une existence précaire, caractérisée par la faiblesse des rendements agricoles. Pourtant, à partir du milieu du XIe siècle, un nouveau mouvement anime les campagnes : plus nombreux, les hommes entreprennent des défrichements qui permettent l’augmentation des domaines cultivables et donc contribuent à améliorer leur niveau de vie. Dans le même temps, les progrès de l’outillage (charrue, attelage, moulin à vent) permettent d’obtenir de meilleurs rendements et, dans certains cas, de réduire la durée et l’étendue des jachères.
Après la ruine des cités gallo-romaines, consécutive aux Grandes Invasions, les seules villes importantes sont celles qui accueillent un évêché ou un château. Longtemps mises en sommeil, les activités commerciales connaissent pourtant, grâce à la paix, un nouvel essor à partir du milieu du XIe siècle.
Les marchands n’hésitent plus à prendre la route, utilisant des attelages plus perfectionnés, et à se rendre de ville en ville. Souvent organisés au sein de guildes, associations destinées à défendre leurs intérêts, ils prennent l’habitude de se rendre aux foires qui se tiennent à date fixe dans des villes. Les foires de Champagne sont parmi les plus célèbres : situées à la croisée des chemins entre les Flandres et l’Italie, régions d’origine de nombreux marchands, elles se succèdent, sous la protection du comte de Champagne puis du roi de France, dans quatre villes (Bar-sur-Aube, Provins, Lagny, Troyes) et durent ainsi toute l’année. Le développement des villes est encouragé par cette renaissance du commerce ; des artisans viennent s’installer dans les faubourgs, mais aussi des paysans. De nouvelles villes sont créées et se voient de plus en plus souvent octroyer des chartes de franchise qui leur accordent certains droits comme celui de s’administrer sous la direction d’un maire. © "France" Emmanuel Buchot. Sources Encarta
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