La situation du pays demeure très préoccupante. Malgré la signature, en octobre 1996, d’un accord de paix avec les nationalistes, les tensions restent vives en Tchétchénie. Les retards importants dans le paiement des salaires des fonctionnaires alimentent une forte agitation sociale, tandis que les problèmes de criminalité, liés à l’essor de la mafia russe, entretiennent un climat d’insécurité. Sur le plan politique, la santé précaire du président ravive les rivalités entre le clan Tchernomyrdine, les réformateurs — Tchoubaïs, Nemtsov — et les « oligarques », dont le financier Berezovski.
Sur le plan extérieur, la Russie, devenue membre du G8 (composé des pays du G7 et de la Russie), enregistre certains succès, notamment lors de la résolution de la crise irakienne en 1997. Ses tentatives de rapprochement avec la Chine et le Japon ne donnent, en revanche, guère de résultats et elle doit accepter, en juillet 1997, l’extension de l’OTAN à certains pays de l’ancien pacte de Varsovie — Pologne, Hongrie et la République tchèque. Avec l’Alliance atlantique, la Russie signe un acte fondateur prévoyant la création d’un conseil conjoint afin de discuter des problèmes de sécurité communs aux deux partenaires. Elle réussit également à renforcer son influence parmi les États de l’ex-URSS, notamment la Biélorussie et l’Ukraine, et à défendre les intérêts des russophones de Lettonie, mais doit faire face, en Asie centrale et en Transcaucasie, à la concurrence, principalement économique (pétrole de la Caspienne) des États-Unis, désormais très présents dans ces régions.
Limogé en mars 1998, Viktor Tchernomyrdine est remplacé par Sergueï Kirienko, membre du courant réformateur, lui-même limogé dès le mois d’août, tandis que les postes sont redistribués entre les différents clans. En mai 1998, le nouveau gouvernement doit affronter une crise sociale (mouvement des mineurs de Sibérie réclamant le paiement de leurs salaires) et financière (chute du rouble et hausse brutale des taux d’intérêt) qui conduit le FMI, la Banque mondiale et le Japon à accorder à la Russie, contre l’engagement de réduire de moitié le déficit budgétaire, une aide de 22,6 milliards de dollars, étalée sur 1998 et 1999, dont l’objectif est d’éviter la dévaluation du rouble (qui s’effondre les mois suivants).
En juillet 1998, les restes du tsar Nicolas II et d’une partie de sa famille, exécutés par les Bolcheviks en 1917, sont inhumés dans la forteresse Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg. © "Russie" Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta
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