Dès les environs de l’an mil, l’attention des sculpteurs se porte sur les chapiteaux. Toutefois, manquant de modèles, ils doivent reconstituer un répertoire. On copie des chapiteaux du haut Moyen Âge dérivés du type corinthien antique (Saint-Aignan d’Orléans) ou de la tradition byzantine (chapiteau à têtes de bélier de la nef de Saint-Germain-des-Prés à Paris). On assiste également à une véritable redécouverte du chapiteau corinthien antique (tour-porche de Saint-Benoît-sur-Loire ; Bernay).
On emprunte aussi aux autres arts, dont on transpose les motifs sur la corbeille du chapiteau : tissus orientaux à Vignory (chapiteau avec des lions affrontés de part et d’autre d’un arbre palmette) ; motifs empruntés à l’orfèvrerie ottonienne à Bernay ou à l’enluminure du style de Winchester à Jumièges ; scène de jeux du cirque issus d’un diptyque consulaire byzantin en ivoire (Méobecq) ; entrelacs de tradition du haut Moyen Âge (cloître de Tournus), motif qui se maintient dans le centre de la France beaucoup plus tard qu’ailleurs, jusque vers la fin du XIe siècle (abbaye de Conques). La première sculpture romane crée aussi des œuvres plus originales, comme des chapiteaux figurés (homme-chapiteau de Saint-Bénigne de Dijon) ou associant des êtres humains avec des créatures chimériques. L’une des inventions majeures de l’art roman est celle du chapiteau historié.
Celui-ci pose d’importants problèmes aux sculpteurs, qui doivent disposer des personnages sur un cadre aussi contraignant que la corbeille d’un chapiteau.
Au départ, la scène éprouve des difficultés à tourner autour de la corbeille, les personnages subissant fortement l’attraction des angles (chapiteau de la seconde Théophanie de l’Apocalypse de la tour-porche de Saint-Benoît-sur-Loire). Les compositions se déroulent avec plus de liberté à partir du dernier tiers du XIe siècle, l’attitude des protagonistes demeurant toutefois encore statique et peu expressive (chapiteaux de Saint-Sernin de Toulouse). C’est seulement à partir de 1100 que les personnages aux attitudes souples évoluent en parfaite liberté sur le chapiteau (chapiteaux de la nef de l’abbatiale de la Madeleine à Vézelay). Des plaques sculptées peuvent parfois être incrustées, sans ordre véritable, dans les murs extérieurs (Lapidation de saint Étienne sur la façade nord de la tour-porche de Saint-Benoît-sur-Loire). Cependant, l’essentiel du message iconographique roman doit se concentrer autour des tympans et des temps forts de la façade."Art gothique" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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