De 1865 à 1881, la rivalité entre William Gladstone et Benjamin Disraeli domine la vie politique. S’ils appartiennent initialement tous les deux au parti tory, Gladstone se rapproche progressivement des libéraux. En tant que ministre des Finances du gouvernement Palmerston, il acquiert une grande popularité en abolissant l’impôt sur le papier (autorisant ainsi une réduction sensible du prix des journaux) et en préconisant l’extension du droit de vote. Disraeli est d’abord, à la fin des années 1840, le chef de file conservateur des protectionnistes à la Chambre des communes. En 1867, il accorde le droit de vote aux locataires de logement et non plus aux seuls propriétaires. Le nombre des électeurs ouvriers double : l’ensemble du corps électoral passe de 600 000 à 1 600 000 votants.
Disraeli succède à lord Derby au poste de Premier ministre en 1868, puis s’efface devant Gladstone après la victoire des libéraux aux élections de décembre. On doit à Gladstone (1868-1874) de nombreuses réformes : la séparation de l’Église d’Irlande et de l’État, la création d’un système national d’enseignement primaire, l’admission des dissenters religieux aux universités d’Oxford et de Cambridge, l’accès à la fonction publique au mérite, le scrutin secret et une réforme de la justice et de l’armée. Durant le ministère de Disraeli suivant (1874-1880), les conservateurs votent la législation proposant la « démocratie tory », la légalisation du syndicalisme, la suppression des taudis et un début de législation sur la santé publique.
Durant son deuxième ministère (1880-1885), Gladstone lutte contre la corruption électorale (1883) et, avec la réforme de 1884, octroie le droit de vote à presque tous les hommes propriétaires ou locataires d’un logement (à l’exclusion des domestiques et des fils de famille vivant chez leurs parents).
Gladstone tente également d’imposer la paix et une réforme agraire en Irlande, que défend au Parlement le Parti autonomiste irlandais de Charles Stewart Parnell. Quand Gladstone se rallie à la cause du Home Rule que propose Parnell — à savoir la création d’un ministère et d’un corps législatif irlandais autonomes —, il brise le Parti libéral et signe son suicide politique, la majorité protestante refusant tout compromis. Lors de son dernier ministère, Gladstone fait une dernière tentative visant à instaurer le Home Rule en Irlande (1892-1894), mais son projet est bloqué par la Chambre des lords. © "Angleterre" Photos Emmanuel Buchot. Sources utilisées : Encarta et Wikipedia.
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