Dans la même perspective que Baudelaire, Arthur Rimbaud fait du poète un Voyant, un « alchimiste du verbe », conférant à la poésie un pouvoir magique, celui de révéler les réalités essentielles cachées au commun des mortels. Sur le plan formel, néanmoins, les écrits de Rimbaud sont plus audacieux que ceux de Baudelaire, puisqu’il affiche un mépris précoce et définitif pour les formes régulières et traditionnelles, comme l’alexandrin ou le sonnet. Après ses poèmes de jeunesse, dont le plus célèbre est « le Bateau ivre » (1871), il s’oriente résolument vers des formes inédites en composant ses chefs-d’œuvre, Une saison en enfer (1873), qui est un adieu à l’expérience de la voyance, et les Illuminations (publié en 1886), recueil qui marque l’apogée de la poésie rimbaldienne et qui sera, lui aussi, salué par les surréalistes pour sa richesse en images.
Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, est en quelque sorte le jumeau de Rimbaud par son itinéraire aussi brillant qu’éphémère en littérature et par la colère iconoclaste qui se dégage de ses écrits. Avec les Chants de Maldoror (1869), provocante et ricanante célébration du Mal, il compose en fait une sorte d’œuvre au second degré, pastichant divers aspects de la tradition littéraire. Son style, qui privilégie absolument les images et s’affirme violemment « anti-littéraire », fait de lui l’une des références majeures des surréalistes.
Contemporain et compagnon de Rimbaud, Paul Verlaine reste dans l’histoire littéraire comme le poète de la musicalité. Grand amateur de vers impairs, assez inusités, il sait se libérer des contraintes stylistiques antérieures. Parfois précieuse sans être jamais mièvre, sa poésie, qui s’alimente pour une part à la tradition galante, est sensuelle et délicate, souvent mélancolique ; c’est une poésie de la suggestion, dont la forme est très maîtrisée et où le mot et la chose se confondent harmonieusement (Fêtes galantes,1869 ; la Bonne Chanson, 1870 ; Romances sans paroles, 1874 ; Sagesse, 1880). Poète personnel, dont l’œuvre est irréductible à quelque mouvement que ce soit, Verlaine est pourtant reconnu par les symbolistes comme leur chef de file.
Stéphane Mallarmé, auteur notamment de Hérodiade (inachevé, 1871) et de l’Après-midi d’un faune (1876), est lui aussi considéré comme un maître par les symbolistes. Il pousse très loin son exigence d’absolu en voulant faire de la poésie une langue tout à fait neuve, au pouvoir d’incantation, où l’objet nommé disparaît (il en est même banni) au profit du mot qui le nomme : le poème est alors défini comme absence. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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