Plus de 90 p. 100 des voix se portent sur le Front démocratique, dominé par les communistes, lors de l’élection en décembre 1945 d’une Assemblée constituante. Le 11 janvier 1946, elle proclame la République populaire d’Albanie. En mars, une nouvelle Constitution est promulguée et un nouveau gouvernement formé, Enver Hoxha assumant la fonction de Premier ministre. Des purges éliminent l’opposition, les industries et les usines sont nationalisées et une réforme agraire radicale est introduite. De 1944 à 1948, la politique étrangère albanaise est marquée par des relations tendues avec la Grèce et l’Occident en même temps qu’une étroite alliance avec la Yougoslavie de Tito. Il est même un temps envisagé d’intégrer l’Albanie dans la Yougoslavie. Cependant, après la rupture des relations soviéto-yougoslaves de 1948, l’Albanie s’aligne sur l’Union soviétique. En 1949, l’Albanie est admise au Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM) et, en 1955, elle devient membre du pacte de Varsovie.
En 1954, Enver Hoxha abandonne son poste de Premier ministre à son adjoint, Mehmet Shehu, mais continue de diriger le pays. Les relations de l’Albanie avec le bloc soviétique commencent à se détériorer à partir de la seconde moitié des années 1950, Hoxha désavouant la politique de déstalinisation, de coexistence pacifique avec les pays capitalistes et de rapprochement avec la Yougoslavie.
Le gouvernement albanais se rapproche de celui de Pékin, dont il partage les orientations, vers la fin de l’année 1960. En novembre 1961, l’Albanie rompt toute relation diplomatique avec l’Union soviétique, qui cesse de lui apporter tout soutien. La Chine dépêche aussitôt des experts chargés de remplacer les conseillers soviétiques qui se sont retirés du pays et fournit des crédits à intérêts peu élevés.
La réorientation de la politique étrangère chinoise au début des années 1970 et le rapprochement sino-américain qui s’ensuit sont à l’origine de la rupture des relations entre l’Albanie et la Chine. L’Albanie, ayant normalisé ses relations avec la Yougoslavie, puis ayant à plusieurs reprises condamné publiquement la politique étrangère de la Chine, Pékin cesse de soutenir son ancien allié en juillet 1978.
Le régime d’Enver Hoxha, prétendant à une stratégie de développement économique et politique indépendant, se ferme alors au monde en continuant de proclamer la possibilité de construire le « socialisme dans un seul pays », selon la thèse stalinienne. La dictature en place est l’une des plus dures de toute l’Europe de l’Est.
Cependant, la fin des années 1970 et le début des années 1980 voient une amélioration des relations de l’Albanie avec ses voisins européens. La question de la minorité ethnique grecque en Albanie (entre 60 000 et 300 000 personnes suivant les estimations) reste pourtant sensible. Les relations avec la Yougoslavie redeviennent tendues à la suite des mauvais traitements infligés par les Serbes aux Albanais du Kosovo. En décembre 1981, le gouvernement annonce le suicide du Premier ministre Mehmet Shehu, plus tard accusé d’être un agent étranger. Jusqu’au milieu des années 1980, la traque de l’« ennemi intérieur » se poursuit. Adil Çarçani est nommé Premier ministre en janvier 1982 et Ramiz Alia est porté à la présidence au mois de novembre. "Albanie" © Emmanuel BUCHOT et Encarta.
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