De la fin de la guerre à la victoire des communistes chinois en 1949, l’URSS se montre très prudente en Extrême-Orient et adopte une politique de conciliation. L’intervention de l’Armée rouge contre le Japon, en août 1945, avait permis aux Soviétiques de rétablir les positions perdues en 1905. Le 15 août 1945, le gouvernement de Tchang Kaï-chek signe un traité avec l’URSS, qui reconnaît la présence soviétique à Port-Arthur (ou Lüshun), à Dairen (aujourd’hui Dalian) et en Mandchourie. Avec l’appui soviétique, cette province devient un État communiste autonome sous la direction de Kao-Kang. Fin 1945, Staline invite les communistes chinois à trouver un accord avec Tchang Kaï-chek, position qu’il réaffirme à plusieurs reprises en 1946-1948.
À partir de l’été 1947, le retournement de la situation politique et militaire en faveur des communistes chinois ne modifie pas fondamentalement cette réserve. Celle-ci est due, pour l’essentiel, à la méfiance viscérale de Staline envers Mao Zedong, et à la menace que représenterait une énorme Chine communiste pour l’hégémonie soviétique exercée sur le monde communiste.
Les communistes chinois ne sont d’ailleurs pas invités au Congrès fondateur du Kominform. Il faut attendre la victoire définitive de Mao Zedong pour que l’URSS se rapproche d’eux. Le 23 novembre 1949 enfin, l’Union soviétique établit des relations diplomatiques avec Pékin et déclare à l’ONU ne plus reconnaître la Chine nationaliste. Mais il faut attendre 1953 et la visite de Boulganine, Mikoyan et Khrouchtchev, pour qu’advienne une association plus étroite entre les deux géants du monde communiste — lien qui restera implicitement concurrentiel.
Stabilisation des relations sino-soviétiques et guerre froide : ces deux éléments ne doivent pas masquer les questions intérieures. Épuisée par la guerre, l’URSS n’est, au tournant des années 1940-1950, dans une situation guère meilleure. La reconstruction est rapide certes : en 1947-1948, l’URSS retrouve ses productions d’avant-guerre pour les secteurs de l’acier, de l’électricité, du ciment, des tracteurs. Mais le pays accumule malgré tout les retards technologiques, et son isolement économique entrave un nouveau décollage de son industrie. Le pays pâtit notamment d’une industrie chimique en extrême retard par rapport à l’Occident. Quant à l’agriculture, le XIXe Congrès de 1953 reconnaîtra a posteriori que le secteur est sinistré.
Sur le plan politique, Staline poursuit sa logique monopolistique et répressive. La refonte de l’appareil d’État lui donne des pouvoirs accrus. Il est secondé par Beria, Malenkov, Boulganine et Khrouchtchev.
La propagande sévit et favorise l’affirmation d’un culte de la personnalité qui assimile Staline à un demi-dieu. La remise au pas intellectuelle et culturelle pensée et dirigée par Jdanov débouche sur une seconde Terreur, la Jdanovchtchina, qui fait exploser la population du goulag et conforte l’isolement international et la condamnation des pratiques policières de l’URSS. De nouvelles purges dans l’armée soulignent la volonté stalinienne d’un total contrôle des lieux potentiels de contre-pouvoir.
Au sein même du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), la logique de la prévention perdure : en 1950, Kouznetsov et Voznessenki, patrons du PCUS à Leningrad sont condamnés. Le rétablissement de la peine de mort en 1949 (trois ans après son abolition) illustre également le retour à une situation d’arbitraires digne des années trente, ce que confirme encore l’affaire du complot des « blouses blanches », quelques mois avant la mort de Staline (des médecins sont alors accusés d’avoir assassiné Jdanov et de comploter contre la santé des dignitaires du Kremlin). © "URSS" Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta et lemonde.
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