Le XVIe siècle est un siècle fécond dans le domaine de la littérature d’idées. Cependant, la politique et la religion, mais aussi l’éducation et la science, sont des sujets délicats : le recours à la fiction narrative, avec les déguisements qu’elle permet, est souvent pour les auteurs un moyen d’exprimer des idées audacieuses de façon détournée. La fiction présente en outre l’avantage d’enseigner, de provoquer la réflexion, tout en distrayant.
François Rabelais est l’un des maîtres du récit ludique et didactique. Esprit humaniste cultivé, contestataire et inventif, il mêle, avec une étonnante inventivité verbale, tous les registres de langue, sans craindre d’emprunter les procédés des écrits populaires — alliance du merveilleux et du réalisme, recours à l’exagération comique et au grotesque, ton de la satire, scènes de farce et gauloiseries — pour aborder les grandes questions de son temps : l’éducation, la guerre, la liberté de pensée confrontée à l’obscurantisme religieux.
La liberté de ton de Pantagruel (1532) et de Gargantua (1534 ou 1535), ses écrits les plus célèbres, ne se retrouve pas tout à fait dans le Tiers Livre (1546), ni dans ses ouvrages suivants, nettement moins satiriques. Le masque de la fiction, en effet, ne l’empêche pas d’être l’objet des foudres de la Sorbonne, et il doit peu à peu mettre un frein à ses critiques à l’égard des institutions.
Au début du siècle, la nouvelle (que l’on appelle alors conte) acquiert le statut de genre littéraire à part entière, quand des lettrés s’en emparent avec, toujours, ce souci de divertir et d’instruire.
L’Heptaméron de Marguerite de Navarre, sœur de François Ieret protectrice des arts, s’inspire du Décaméron de Boccace par sa structure de récits courts emboîtés au sein d’un récit plus ample.
Dans cet ouvrage, Marguerite de Navarre fait deviser dix personnages de haute naissance qui, pour passer agréablement le temps, se proposent de raconter à tour de rôle des histoires vraies, auxquelles ils ont eux-mêmes assisté ou qu’on leur a racontées.
Ces récits, tour à tour drôles, violents et émouvants, sont toujours suivis d’une morale et abordent des questions sociales (la condition de la femme et le mariage, notamment) ou religieuses (importance de la foi par rapport aux actions de grâce et aux dons, critique du clergé contemplatif, etc.).
Autre conteur de talent, Noël du Fail compose des récits champêtres (Propos rustiques, 1547). Bonaventure Des Périers, auteur du Cymbalum mundi (1537), ouvrage qui dénonce les sectarismes et qui lui vaut d’être condamné pour athéisme, a laissé aussi un recueil de contes comiques intitulé Nouvelles Récréations et joyeux devis (posthume, 1558). "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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