En 1820 éclate à Naples une mutinerie militaire, fomentée par le groupe révolutionnaire des Carbonari qui réclame un gouvernement constitutionnel. Ferdinand Ier leur cède malgré les accords qu’il avait passés avec l’Autriche. À la même époque, un mouvement révolutionnaire autonomiste se développe en Sicile. Au congrès de Laibach qui réunit les grandes puissances (1821), il est décidé que l’Autriche soutienne, contre le régime constitutionnel, le pouvoir absolu de Ferdinand Ier. Son fils, François Ier, lui succède en 1825, puis en 1830, son petit-fils, Ferdinand II.
En 1843, les théories républicaines du nationaliste italien Giuseppe Mazzini rencontrent un puissant écho en Italie du Sud. Début 1848, la Sicile se soulève, contraignant Ferdinand II à doter l’île d’une Constitution. Toutefois, les Siciliens, mécontents, déposent le roi. À Naples, celui-ci, aidé d’éléments réactionnaires, réussit à mater le mouvement révolutionnaire qui submerge alors l’Italie. En septembre 1848, il débarque avec son armée en Sicile. En mai suivant, Palerme capitule, ce qui met fin à la révolution sur l’île. Ferdinand II mène une féroce répression contre les insurgés, que seule l’intervention britannique parvient à réfréner. En 1859, François II succède à son père.
En 1860, après avoir libéré l’Italie du Nord du joug autrichien, le nationaliste Giuseppe Garibaldi, à la tête d’une armée de mille volontaires, débarque en Sicile et s’en empare. L’année suivante, l’île est rattachée au nouveau royaume d’Italie. Le gouvernement national, principalement constitué de Piémontais, connaît mal le Sud. Les efforts de centralisation du pouvoir, ainsi que l’instauration de lourds impôts et de la conscription militaire, attisent les ressentiments ; 1866 voit une tentative d’insurrection à Palerme. Les relations nord-sud ne s’améliorent pas sous les gouvernements du Sicilien Francesco Crispi (1887-1891, 1893-1896). Se heurtant à la rébellion de ligues ouvrières et paysannes, celui-ci proclame, en 1894, la loi martiale en Sicile. Les rapports entre le Nord et le Sud du pays restent tendus jusqu’en 1915 lorsque l’Italie entre dans la Première Guerre mondiale.
Après la guerre et la prise du pouvoir par les fascistes (1922), Benito Mussolini lance une campagne sans répit contre la Mafia, organisation criminelle sicilienne, régie par un strict code du silence, qui opère dans l’île depuis la première moitié duXIXe siècle. Ses efforts sont anéantis par la Seconde Guerre mondiale. La nuit du 9 au 10 juillet 1943, les forces américaines, canadiennes et britanniques, basées en Afrique du Nord, débarquent en Sicile ; la libération s’achève trente-huit jours plus tard. La campagne de Sicile se solde par la chute de Mussolini et, quelques semaines après, la capitulation du gouvernement italien.
Par la Constitution de 1948, la Sicile devient une région autonome de l’Italie, avec des pouvoirs étendus et un conseil régional élu. Le processus d’industrialisation n’ayant pas résorbé le surplus de main-d’œuvre, de nombreux Siciliens ont été contraints d’émigrer vers l’Italie du Nord, l’Allemagne, la Suisse et, dans une moindre mesure, vers l’Amérique et l’Australie. La résurgence de la Mafia en Sicile, comme dans toute l’Italie, pose encore aujourd’hui de graves problèmes de sécurité et d’intégrité des autorités en place. © "Sicile" Emmanuel Buchot. Sources Encarta
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