Au cours des années cinquante, les liens de l’URSS avec les démocraties populaires sont en effet renforcés. Du point de vue économique, le Comecon s’efforce d’intégrer ses différents membres dans une série de « plans » communs : chaque pays se spécialise dans un type de production et réalise des échanges commerciaux avec l’URSS et le bloc de l’Est. Ainsi, en 1952, 80 p. 100 du commerce soviétique s’effectue avec les pays satellites.
En dépit d’une résistance de certains États à ce système supranational (comme la Roumanie qui rejette son statut de pays agricole et producteur de pétrole), de nouveaux liens économiques sont instaurés, notamment à travers la création d’une banque internationale de coopération économique et la construction d’oléoducs qui acheminent gaz et pétrole de la région Volga-Oural jusqu’en Pologne, Tchécoslovaquie, Hongrie et RDA. Certains pays bénéficient, toutefois, d’une relative liberté. C’est le cas de la RDA, à laquelle l’URSS offre une certaine indépendance économique, en 1955. Mais si l’URSS renonce aussi aux dommages de guerre encore dus, c’est pour mieux asseoir sa présence militaire en RDA, sur le front même de la ligne de fracture est-ouest.
Ainsi, les élans libéraux du Kremlin sont-ils très limités et limitatifs. En témoignent avec force, surtout à quelques mois du XXe Congrès, les crises polonaise et hongroise.
Une première crise éclate en Pologne au printemps 1956, deux ans après la fin du pouvoir personnel de Bierut. Le mécontentement populaire et les émeutes de Poznan (juin) aboutissent à la réélection de Gomulka (exclu du parti en 1949). Il initie de vastes réformes libérales (annulation d’une partie de la dette polonaise, octroi de nouveaux crédits, décollectivisation) dans le cadre de la proclamation de la « voie polonaise vers le socialisme ». Pour autant, le maintien initialement « temporaire » de troupes soviétiques sur le sol polonais marque la persistance de liens étroits, qui augurent d’une normalisation progressive symbolisée, douze ans plus tard, par la répression des émeutes étudiantes de Varsovie. Une seconde crise éclate en Hongrie, en octobre. Le mouvement insurrectionnel hongrois d’octobre 1956 est plus grave et dangereux pour la stabilité du monde communiste.
Mené par des ouvriers et des étudiants qui réclament l’indépendance de la Hongrie, il provoque une intervention militaire soviétique (novembre). La répression est sévère : des milliers de personnes sont tuées et emprisonnées. Kádár forme un gouvernement révolutionnaire qui succède à celui de Rakosi. Le nouveau chef du pouvoir hongrois justifie l’intervention soviétique. Après cet épisode, qui vaut à l’URSS une condamnation des puissances occidentales et de l’ONU (plus préoccupées toutefois par la crise de Suez), la Hongrie reste pendant plusieurs années sous étroite surveillance. © "URSS" Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta et lemonde.
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