Les exportations d'hydrocarbures constituaient, en 1982, 35% des exportations totales du pays, soit près de 15% du P.N.B. En 1985, avant la chute des prix, ces proportions avaient atteint respectivement 40% et 20%. Le secteur pétrolier avait dépassé le secteur manufacturier sur le plan de la contribution au produit national brut. Si la production norvégienne restait modeste au niveau mondial, elle permettait de dégager, en 1985, un excédent de la balance commerciale représentant 5% du P.N.B. Le ralentissement des importations et l'accroissement des ventes à l'étranger contribuaient à rendre largement excédentaire la balance des paiements. Cette excellente position commerciale permettait à la Norvège d'effectuer le remboursement des emprunts étrangers qui lui avaient été accordés pour financer les activités pétrolières et de renforcer à l'extérieur son crédit financier et moral.
D'une manière générale, les revenus du pétrole et les emplois créés par les activités d'exploration et d'exploitation permettaient de protéger le pays de la récession et de maintenir un niveau relativement faible du chômage - 2% de la population active en 1982 - par rapport à l'ensemble des pays de l'O.C.D.E. Les revenus du pétrole contribuaient aussi à améliorer globalement le niveau de richesse du pays, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. Le P.N.B. avait enregistré en volume une croissance moyenne de 3 à 4% entre 1975 et 1981.
Au moment où, au début des années 1980, l'ère du pétrole entrait dans sa deuxième décennie, de nombreuses inquiétudes se faisaient jour dans les milieux économiques norvégiens. De 2 à 3% de la main-d'œuvre nationale se trouvaient directement employés dans l'industrie pétrolière offshore.
Les activités à terre (construction de plates-formes, pétrochimie, raffinage) constituaient une importante source d'emplois qualifiés servant, dans un premier temps, à reclasser les ouvriers de nombreuses industries fragilisées par la concurrence étrangère ou la crise mondiale, telles les constructions navales. Mais l'augmentation des revenus pétroliers et les salaires élevés dans ce secteur avaient tendance à amplifier les poussées inflationnistes qui pesaient dès lors sur une structure de production en perte de productivité et de compétitivité.
Dans le même temps, deux nouvelles tendances se dessinaient : tout d'abord, la volonté de « norvégianiser » les extensions des activités offshore au-delà du 62e parallèle au large des îles norvégiennes du Nord et du Centre, où des champs prometteurs avaient été découverts. Ce sont les sociétés nationales - comme les entreprises d'État Statoil, Norsk Hydro - ou privées - comme Saga Petroleum - qui se sont vu attribuer des blocs, alors qu'auparavant les opérateurs étaient en majorité soit des compagnies étrangères, soit les filiales norvégiennes de celles-ci (Phillips Petroleum, Agip, Elf, Fina, Esso).
Il en est de même avec les concessions, pour lesquelles les sociétés norvégiennes n'ont pas cessé de bénéficier d'un régime préférentiel. Les entreprises étrangères ont été amenées à former des joint-ventures industriels avec des sociétés nationales. L'objectif est de permettre à la Norvège d'obtenir des marchés, des matières premières ou une coopération technologique étrangère.
On vise ainsi à restructurer les activités manufacturières pour les placer en position dominante dans le domaine de la technique, de la fabrication des matériels et dans celui des services liés au pétrole. L'industrie en profita pour relever le nouveau défi technologique qu'impose l'exploitation en mer profonde (plus de 200 m) où se situent les trois quarts des réserves en pétrole et gaz qui peuvent encore être mises en valeur. Depuis 1986, la production de pétrole, malgré la variation des cours, n'a cessé d'augmenter, passant de 42 millions de tonnes à 106,60 en 1992. Les principales zones d'exploitation sont Statfjord, Oseberg et Gullforks qui représentent 71,5% des quantités extraites "Norvège" sources Emmanuel Buchot et Encarta
Photos des pays d'Europe à visiter
Photos des pays d'Asie à visiter