Les élections municipales de 2000 sont marquées par les bons résultats du Parti des travailleurs (PT), qui remporte notamment la mairie de São Paulo. Le recentrage du PT va permettre à son candidat « naturel » — il s’est présenté en 1989, 1994 et 1998 —, Luis Inacio Lula da Silva, dit Lula, de remporter enfin l’élection présidentielle de 2002. Lors des élections législatives, qui se déroulent le même jour que le premier tour de l’élection présidentielle, le PT s’impose comme le premier groupe parlementaire à la Chambre des députés avec 91 sièges sur 513, devant le Parti du Front libéral (PFL), qui en totalise 84. Lula est élu au second tour de scrutin, le 27 octobre 2002, avec 61,3 p. 100 des suffrages contre 38,7 p. 100 pour le sénateur José Serra, candidat du PSDB, dauphin du président sortant Fernando Henrique Cardoso.
Pour la première fois, un président de la République de gauche est élu au Brésil. Il entre en fonctions le 1er janvier 2003, lors d’une cérémonie d’investiture empreinte de joie et d’émotion. Sa victoire suscite en effet de grands espoirs de changement au sein de la population.
Contraint de mener une politique de stabilité économique afin de satisfaire les milieux financiers, tout en s’efforçant de répondre aux attentes sociales de la population, Lula propose un « pacte social » visant à réunir tous les acteurs de la société et à aboutir à un consensus sur les réformes à mener, notamment la réforme fiscale et la réforme agraire. Le combat contre la faim (programme « Faim zéro ») constitue en outre la priorité de sa première année de mandat.
Le scepticisme l’emporte dès l’automne 2003, alors que le Brésil connaît une récession économique et une aggravation de son chômage. Contraint de poursuivre la politique économique de son prédécesseur sous le contrôle du FMI, Lula souhaite créer un « choc de crédibilité » afin d’élargir sa marge de manœuvre.
Dix-huit mois plus tard, l’embellie économique est à l’ordre du jour ; le PIB connaît sa plus forte croissance depuis dix ans (5,2 p. 100 en 2004) et le Brésil annonce en mars 2005 qu’il se passera désormais d’accord avec le FMI. En politique extérieure, Lula mène une véritable offensive diplomatique.
Il relance le Mercosur, apparaît comme le leader des pays du Sud réunis au sein du G20 lors des négociations de l’OMC (septembre 2003), envoie des troupes en Haïti (mars 2004), présente les excuses officielles du Brésil à l’Afrique pour l’esclavage : il réussit en somme à faire du Brésil l’un des grands acteurs de la scène internationale et à donner corps à sa demande d’un siège permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré le scandale du « menselao » – certains parlementaires recevaient une enveloppe pour soutenir la politique du Congrès au gouvernement – qui provoque la démission des principaux responsables du Parti des travailleurs en 2005 et du ministre de l’Économie en mars 2006, la popularité de Lula reste élevée. Son bilan intérieur se fonde notamment sur l’augmentation de 25 p. 100 du salaire minimum, la distribution de la « bourse famille » à 11 millions de foyers modestes pour aider les parents à scolariser leurs enfants, et sur une amélioration de l’accès des populations défavorisés à la santé et à l’enseignement supérieur. Le 29 octobre 2006, lors du second tour de scrutin, Lula est réélu à la présidence de la République avec 60,83 p. 100 de suffrages, face à Geraldo Alckmin. Il s’engage à donner « la préférence aux pauvres », tout en maintenant la rigueur fiscale, et souhaite réformer le système politique afin d’éviter de nouveaux scandales de corruption. "Brésil" Emmanuel Buchot. Sources Encarta
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