Dans les années 1970 et 1980 (1980 étant l’année de la mort de deux grands observateurs et praticiens de la littérature, Jean-Paul Sartre et Roland Barthes), la modernité même est mise en cause ; on voit apparaître la notion de « post-modernité », empruntée aux États-Unis pour désigner la crise de la modernité (du culte de la nouveauté, aussi) dans la pensée européenne.
Sur le plan littéraire, cette crise des valeurs se manifeste, semble-t-il, par l’adoption d’une esthétique du fragment : les écrivains donnent, avec des bonheurs divers, dans l’éclectisme, le varié, l’inachevé (Fragments d’un discours amoureux, Roland Barthes), recourant à des procédés comme la citation ou la parodie, qui manifestent le paradoxal refus d’adhérer à la chose dite ou écrite, une distance, une méfiance à l’égard de l’écrit, du discours construit, élaboré, donnant du monde et du sujet une image faussement cohérente (Marguerite Duras).
La pensée critique se développe alors selon une orientation nouvelle : le texte devient indissociable de sa formulation, et le contenu du discours s’efface derrière le seul texte, devenu sa propre finalité.
La « Nouvelle Critique » se nourrit des travaux de la psychanalyse, de la linguistique et de la sémiologie. L’école de Genève, fondée par Albert Béguin et Marcel Raymond (1897-1981), se renouvelle avec les écrits de Georges Poulet, de Jean Starobinski mais aussi ceux de Jean-Pierre Richard, qui développe une critique des formes de l’imaginaire. La critique structurale, qui, quant à elle, se développe avec les écrits de Roland Barthes et de Gérard Genette, s’oppose aux représentants de la critique universitaire traditionnelle.
Parallèlement, l’idée d’une écriture féminine, encore objet de débats aujourd’hui, apparaît sous la plume de critiques et de romancières telles que Julia Kristeva, Hélène Cixous ou Marguerite Duras, qui tentent de la théoriser.
La poésie semble progressivement retrouver une inspiration humaniste, en cherchant à appréhender l’Homme à partir du langage. Cependant, il ne se dégage pas de grande tendance : les poètes sont devenus aujourd’hui des créateurs isolés. Citons parmi les poètes contemporains, les noms de André Dhôtel, Jean Follain et Roger Caillois, mais aussi ceux d’Aimé Césaire, Claude Roy, Yves Bonnefoy, André du Bouchet et Michel Deguy.
Cependant, la remise en question du statut de la poésie comme genre est de plus en plus radicale ; les collaborateurs de la revue Tel Quel, par exemple, refusent de la dissocier des autres formes littéraires, la définissant comme un mode d’expression supérieur. La poésie cesse alors d’être définie par sa forme, pour devenir une pratique littéraire, un art du langage susceptible d’investir tous les genres littéraires : récit, théâtre, critique, etc. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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