Les années vingt et trente sont marquées à la fois par la volonté de toute une société de ne plus revivre l’horreur de la Première Guerre mondiale et, rapidement, par l’appréhension de nouveaux dangers menaçant l’humanité, appréhension qui, une fois encore, va de pair avec une remise en cause des modèles culturels. La « révolution surréaliste » qui domine cette période bouleverse durablement la poésie française et, plus globalement, impose une nouvelle conception de la création littéraire et artistique.
André Gide, qui a débuté avant la Première Guerre mondiale, s’impose dans les années vingt non seulement comme écrivain (la Symphonie pastorale, 1919 ; les Faux-monnayeurs, 1926) mais aussi comme figure importante du monde des lettres, notamment grâce à son rôle au sein des éditions Gallimard et à la publication de son Journal (1889-1949), qui marque une date importante dans l’histoire des écrits autobiographiques.
Dans ses récits, Gide opère une critique interne du genre romanesque (manifestée notamment par le procédé de la « mise en abyme », mis en œuvre notamment dans les Faux-monnayeurs) ; il y exprime aussi, tour à tour, une recherche de spiritualité, la force de la sensualité et la nécessité de l’engagement politique.
L’entre-deux-guerres est marqué par un certain militantisme : non seulement la période est féconde en manifestes politiques et culturels (domaine où les surréalistes ne sont pas en reste), mais on voit aussi émerger à cette époque des romans évoquant la destinée d’une classe sociale entière, venus remplacer le roman centré sur l’individu.
Roger Martin du Gard, ami de Gide, est surtout connu comme l’auteur d’un ample cycle romanesque et familial de facture classique, les Thibault (1922-1940), où il confronte l’idéalisme de ses héros aux événements de l’histoire. Dans deux vastes ensembles romanesques, Vie et aventures de Salavin (1920-1932) et Chronique des Pasquier (1933-1934), Georges Duhamel exprime son refus des aspects technologiques de la modernité. À la même période, Jules Romains compose les Hommes de bonne volonté(1932-1946) et le fantaisiste Francis Carco, son roman Brumes (1936), décrivant le Paris populaire. Écrivains engagés, Emmanuel Berl, l’animateur de la revue Marianne entre 1938 et 1940, et Paul Nizan (Aden Arabie, 1931) entreprennent de vulgariser le marxisme par le roman. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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