Le bilan de quinze ans de guerre est difficile à établir. Le conflit libanais aurait fait quelque 150 000 victimes libanaises depuis 1975. La reconstruction économique du pays est engagée rapidement, mais l’établissement d’un système politique accepté par tous semble plus difficile, comme en témoigne le boycottage des élections de 1992 par les chrétiens.
La tutelle qu’exerce de facto la Syrie sur le Liban, renforcée par la victoire de ses partisans aux législatives de septembre 1996, entame aux yeux d’une partie de la population la légitimité du nouveau pouvoir, composé à partir de 1992 d’Elias Hraoui à la présidence de la République, de Rafic Hariri à la tête du gouvernement et de Nabih Berri à la présidence de l’Assemblée.
La présence au Liban-Sud du Hezbollah, soutenu par l’Iran et la Syrie, et de l’ALS — qui n’ont pas été désarmés — de part et d’autre de la zone contrôlée par Israël, fragilise également la paix. L’accord conclu en juillet 1993, prévoyant la fin des attaques à la roquette du Hezbollah contre le nord d’Israël et l’arrêt des bombardements israéliens au Liban-Sud, n’est guère respecté. En avril 1996, répondant à des attaques du Hezbollah, Israël lance l’opération « Raisins de la colère ». L’aviation israélienne bombarde ainsi les bases du Hezbollah, ainsi que des objectifs civils au Liban, jusque dans le sud de Beyrouth.
Au moins 100 personnes trouvent la mort sous les bombardements, alors qu’elles se sont réfugiées dans un camp de la Finul, situé à Cana, près de Sour. Un nouvel accord de cessez-le-feu au Liban-Sud est négocié le 26 avril, sous l’égide des États-Unis et de la France, qui reconduit l’accord de 1993, mais établit un contrôle d’un comité international. L’évolution de la situation au Liban est étroitement liée à la poursuite des négociations de paix entre Israël, Palestiniens et pays arabes, en particulier la Syrie. Ainsi, en avril 1998, l’offre israélienne de retirer sous condition son armée de la zone qu’il contrôle dans le sud du Liban, comme l’exige la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU, est repoussée par les dirigeants libanais et syriens, ces derniers ne voulant pas dissocier cette question de celle relative à la restitution du Golan annexé en 1981. "Liban" sources Emmanuel Buchot et Encarta
Photos des pays d'Asie à visiter
Photos des pays d'Europe à visiter