Les conquêtes, les migrations, les conversions et les schismes ont fait de l'Irak une extraordinaire mosaïque de peuples, de langues et de religions. Ces particularismes, qui s'interpénètrent, compliquent une situation peu ordinaire pour un esprit occidental, mais assez courante dans le monde arabe. L'importance de ces facteurs a été volontairement réduite par tous les pouvoirs qui se sont succédé en Irak, au nom d'une unité nationale qu'il a fallu bien souvent imposer par la force.
La population irakienne est composée d'une majorité de Sémites (80%) de race blanche et de type méditerranéen, encore pure dans quelques tribus nomades du Sud-Ouest. Dans la Mésopotamie, autour du Tigre et de l'Euphrate, les populations, fortement mêlées d'Arménoïdes, ne sont plus homogènes. Dans le Nord montagneux, mieux protégé, les éléments arménoïdes turcs et indo-européens - les Kurdes - prédominent en ayant sauvegardé leur caractère propre. La langue pratiquée par la très grande majorité est l'arabe, mais diverses minorités, dont la kurde, conservent l'usage de leur propre langue.
La Constitution reconnaît d'ailleurs ces particularismes : le kurde est la deuxième langue officielle, tandis que le turcoman et le syriaque sont enseignés et utilisés dans les publications à l'usage de ces groupes.
La majorité des Irakiens sont des Arabes (plus de 70%). Originaires des déserts d'Arabie et de Syrie, ils sont apparus en Mésopotamie dès le IIIe millénaire. Leur sédentarisation n'a pas totalement effacé leur sentiment d'appartenir à une tribu ou à un clan.
Il arrive que quelques grandes familles se reconnaissent autour d'un nom qui est parfois aussi celui de leur village : ainsi Takriti, au nord de Bagdad, dont est issu le président Saddam Hussein al-Takriti. Mais cette pratique tend à disparaître. Quant aux tribus bédouines, comme les Rouala, les Chammar, les Montéfik, les Zafir, les Béni Khaled, les Zoubeid, elles sont devenues très marginalisées. Les Arabes se répartissent, sur le plan religieux, en deux groupes musulmans, l'un shi‘ite, le plus important numériquement, l'autre sunnite, plus faible mais plus influent, auxquels s'ajoutent des éléments araméens arabisés (3%) qui comprennent nombre de chrétiens arabes.
Le deuxième groupe ethnique d'importance est constitué par les Kurdes. Leur nombre est estimé à 28% de la population totale. Ce sont des Indo-Européens, sans doute issus de la branche médo-scythe des anciens Aryens. Ils parlent une langue proche du vieux-perse, dont deux dialectes sont utilisés en Irak : à 60% le kurmandji (dit parfois à tort zaza), transcrit en caractères latins depuis 1930 environ, dans les régions de Mossoul et Rawandouz, et le sorani (ou mukriani), transcrit en caractères arabes, parlé (à 30%) dans la région de Souleimanieyh. Après avoir courageusement défendu leurs particularismes, au prix de terribles affrontements avec les pouvoirs centraux successifs, les Kurdes irakiens ont finalement obtenu de Bagdad la reconnaissance de leur identité et la définition d'un statut particulier, lequel s'est traduit par l'établissement d'une région autonome couvrant en partie leur territoire (loi du 11 mars 1974). Ils pratiquent, en majorité, l'islam sunnite, quelques-uns étant shi‘ites, chrétiens ou encore yézidis "Irak" sources Emmanuel Buchot et Encarta
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