À la fin de 1991, l’Ukraine proclame son indépendance, ratifiée ensuite à plus de 90 % des voix par un référendum national. Une élection présidentielle porte au pouvoir Leonid Kravtchouk, ancien chef du Parti communiste ukrainien. En décembre 1992, le nouveau Premier ministre, Leonid Koutchma, met en place une série de réformes économiques qui coïncident avec le début de la crise économique et de l’hyperinflation.
Des tensions avec la Russie au sujet de la Crimée ne tardent pas à apparaître. Peu après l’indépendance, un mouvement sécessionniste dirigé par des Russes se forme en Crimée. La Crimée proclame même son indépendance, mais celle-ci est finalement abrogée en mai 1992. Le même mois, cependant, le corps législatif russe déclare nul et caduc le transfert de 1954 qui avait rattaché la Crimée à l’Ukraine. En fait, à partir de 1991, l’Ukraine et la Russie revendiquent chacune le contrôle de la flotte de la mer Noire, basée dans le port de Sébastopol. Un accord est conclu en 1992 afin de partager le commandement de la flotte jusqu’en 1995, date théorique de sa division entre les deux pays. En janvier 1994, le président Kravtchouk accepte de transférer à la Russie une partie de l’arsenal nucléaire de l’Ukraine en échange de combustible nucléaire destiné à la production d’énergie.
En février 1994, pour aider au processus de désarmement et éviter l’effondrement total de l’économie ukrainienne, le gouvernement des États-Unis promet de doubler le montant de son aide à l’Ukraine. Ce même mois, l’Ukraine accepte de se joindre au programme de partenariat pour la paix de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), plan conçu pour favoriser la coopération militaire entre les membres de l’OTAN et les pays n’en faisant pas partie.
En juillet de la même année, l’ancien Premier ministre Leonid Koutchma est élu président avec 52 % des suffrages. Lors des élections législatives, la majorité va aux conservateurs et les anciens communistes obtiennent une majorité globale. Leonid Koutchma a des difficultés pour former un gouvernement, mais il parvient à faire accepter par le Parlement l’ensemble des réformes économiques, tandis que la Banque mondiale approuve un prêt d’urgence de 500 millions de dollars.
Dès lors, le pays continue à souffrir des difficultés de reconversion de son économie : salaires impayés, chute de la production, forte inflation malgré la mise en place, en 1996, d’une nouvelle monnaie, la hrivna. Les réformes, notamment les privatisations, sont ralenties par l’opposition entre le président Koutchma et les députés communistes et socialistes, qui renforcent leur majorité au Parlement lors des élections législatives de mars 1998.
La dépendance à l’égard de la Russie, qui apparaît comme l’un des handicaps majeurs de l’économie ukrainienne, conduit à la création d’une Commission de coopération économique (1996). Dans le même temps, les relations entre les deux pays s’améliorent par la signature, en mai 1997, d’une série d’accords prévoyant le partage de la flotte militaire de la mer Noire et la location par la Russie d’une partie de la base de Sébastopol pour vingt ans. Un traité d’amitié et de coopération, qui permet d’apaiser la tension au sujet du statut de la Crimée, est également conclu. Mais cet équilibre reste fragile. Aussi, l’Ukraine, désireuse de se rendre plus indépendante par rapport à la Russie, signe-t-elle avec les États-Unis un accord de coopération nucléaire en mars 1998, en échange de l’abandon de l’aide apportée à l’Iran dans la construction de centrales nucléaires. De même, elle cherche à renforcer son ancrage européen, en concluant un accord frontalier avec la Pologne et en intensifiant, à partir de mai 1997, son partenariat avec l’OTAN. © "Ukraine" " Ecrit par Emmanuel Buchot et Encarta
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