La péninsule qatarie n'entre véritablement dans l'histoire qu'au milieu du XIXe siècle, lorsque s'y établit un pouvoir autonome. Elle est auparavant l'objet de la rivalité opposant Bahreïn et Abou Dabi. À partir de la fin du XVIIIe siècle, elle est ainsi gouvernée depuis Bahreïn par la tribu al-Khalifah. Le pouvoir passe ensuite aux mains d'une famille de négociants enrichis par la pêche perlière, la famille al-Thani, fortement influencée par le réformisme wahhabite. Mohammed al-Thani fonde à Doha une dynastie que reconnaissent les Britanniques, en 1868.
En 1872, cependant, la péninsule passe sous l'influence de l'Empire ottoman. En 1913, un accord est conclu entre Britanniques et Ottomans, redéfinissant les zones d'influence dans la région.
La domination britannique sur le Qatar est consacrée, en 1916, par un traité de protectorat : l'émir, en échange de la protection britannique contre la puissance menaçante d'Ibn Séoud, accorde à la Grande-Bretagne une exclusivité sur les concessions pétrolières. Les premières découvertes de gisements pétrolifères dans la région, à Bahreïn en 1932, soulèvent la question de la délimitation précise des frontières. Il s'agit de définir les territoires de prospection et d'exploitation des compagnies pétrolières, l'Américaine SOCAL (Standard Oil Company of California) a obtenu d'Ibn Séoud la concession du Hasa, en territoire saoudien, tandis que la concession qatarie est échue à la Britannique APOC (Anglo-Persian Oil Company).
Définir la frontière revient à tracer la séparation entre les deux concessions. Se pose en outre la question de l'accès à la mer ; le port d'Al-Udaïd est revendiqué par l'Arabie Saoudite, le Qatar et Abou Dabi. L'accord sur les frontières n'intervient qu'en 1965.
Le Qatar proclame son indépendance lorsque les Britanniques quittent la région du golfe Arabo-Persique en 1971. Il devient membre de l'Organisation des Nations unies. Alors qu'il prévoit au départ de se joindre à la fédération des Émirats arabes unis, il opte finalement pour une indépendance séparée.
En 1972, l'émir qui dirige le pays, Hamad ibn Ali al-Thani, est détrôné par son cousin, Khalifa ibn Ahmad, sous le règne duquel le pays est modernisé (introduction de nouvelles industries telles que l'acier et les engrais). En 1991, le Qatar participe à la coalition levée contre l'Irak (voir guerre du Golfe), mais n'en demeure pas moins partisan du retour de l'Irak sur la scène internationale. Parallèlement, c’est le premier pays arabe du Golfe à conduire des négociations avec Israël en vue d'une normalisation des relations diplomatiques. Cette politique étrangère différenciée s'inscrit dans un contexte de tensions quasi permanentes avec ses voisins du Golfe, en raison de problèmes frontaliers récurrents.
En 1986, le contentieux avec Bahreïn est ravivé lorsque les forces qataries occupent l'îlot de Fecht el-Dibel, finalement détruit aux termes d'un accord de paix. La découverte de gisements pétroliers, au début des années 1990, est le prétexte de nouveaux différends territoriaux concernant les îles Hawar. En 1992, pour la même raison, l'accord de 1965 entre le Qatar et l'Arabie saoudite est également remis en cause. Un nouvel accord intervient l'année suivante mais la puissance saoudienne demeure inquiétante pour l'émir qatari.
"Qatar" © Emmanuel BUCHOT. Sources Encarta et Wikipedia
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