En 1526, la diète impériale de Spire renforce le pouvoir des princes allemands, en les autorisant à choisir librement la religion pratiquée dans leur État. La rupture avec Rome est alors inévitable. Engagé dans une guerre contre François Ier pour la domination de l’Europe, avec le projet de créer une monarchie catholique universelle, Charles Quint souhaite maintenir la paix avec la papauté. Lors de la diète de Spire de 1529, il tente de faire marche arrière. Six princes et quatorze villes libres, adeptes de la Réforme, émettent alors une protestation officielle contre les entraves faites à la liberté religieuse.
Les protestants, comme on les appellera par la suite, sont eux-mêmes divisés entre les partisans de Luther, les partisans du théologien suisse Ulrich Zwingli, désireux d’établir un État théocratique reposant sur les Écritures, et les anabaptistes. Charles Quint cherche tout d’abord à favoriser la conciliation à l’occasion de la diète d’Augsbourg en 1530.
Les protestants disciples de Luther et de Zwingli y présentent des professions de foi distinctes (voir Confession d’Augsbourg), mais celles-ci sont rejetées par les théologiens catholiques. La médiation ayant échoué, le conflit devient ouvert.
Les princes et les villes gagnés au luthéranisme constituent en 1531 la ligue de Smalkalde, visant à défendre la liberté politique et religieuse des protestants. Dirigée par le futur électeur de Saxe, Jean-Frédéric le Magnanime, et le landgrave Philippe de Hesse, celle-ci contribue grandement à la diffusion de la Réforme en Allemagne. En 1546, Charles Quint déclare la guerre à la ligue protestante qu’il vainc à la bataille de Mühlberg, en 1547.
Les guerres de Religion continuent cependant à déchirer catholiques et protestants jusqu’à la signature de la paix d’Augsbourg, en 1555, destinée à régler provisoirement le conflit dans l’attente de la fin du concile de Trente. Le luthéranisme obtient pour la première fois un statut légal mais non le calvinisme, jugé trop révolutionnaire. Cette paix accorde aux princes le droit de choisir la religion pratiquée dans leur État.
Dix ans après la mort de Luther (1546), les deux tiers de la population allemande ont adopté la Réforme, à l’exception de la Rhénanie, de la Bavière et de l’Autriche, demeurées catholiques. La Réforme a pour effet de renforcer le pouvoir des princes, en ajoutant au morcellement politique une division religieuse. Le rêve d’unité de Charles Quint s’évanouit donc au fil des ans. Toutefois, la traduction de la Bible par Luther en langue vernaculaire contribue à doter l’Allemagne d’une langue écrite unifiée.
©"Allemagne" Ecrit par E. Buchot. Sources utilisées : Encarta et le Monde et Wikipedia.
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