Le colonel Jacobo Arbenz Gúzman, élu en 1951, poursuit la politique progressiste de son prédécesseur, en particulier une réforme agraire qui lèse un grand nombre d’intérêts nord-américains (une partie des terres incultes de l’United Fruit doit revenir à l’État). Bientôt les États-Unis accusent Gúzman de sympathies communistes, et son gouvernement est renversé en 1954 par une armée d’exilés politiques dirigée par le colonel Carlos Castillo Armas et appuyée par la CIA. Ce dernier est nommé, puis élu à la tête de l’État, la même année. Après son assassinat, en 1957, le général Ydígora Fuentes lui succède.
Au cours des années 1960, le pays entre dans une période de troubles politiques de plus en plus violents. La guérilla rurale pro-révolutionnaire (IAR, fondé par César Montés, et Mouvement du 13 novembre, fondé par Luis Turcio Lima et Yon Sosa, deux jeunes officiers formés à Panamá par les Américains) fait face à un pouvoir répressif détenu de fait par les militaires, et à des milices d’extrême-droite (Nouvelle Organisation anticommuniste, Main blanche) soutenues par l’armée.
Les assassinats politiques ponctuent les mandats du général Carlos Araña Osorio, élu président en 1970, puis, après 1974, du général Kjell Laugerud García.
À la même époque, le pays est victime d’un cyclone dévastateur (1974) et d’un violent tremblement de terre (1976) qui laissent un million de Guatémaltèques sans abri. Une violence accrue marque la présidence du général Romeo Lucas García (1978-1982). La guerre civile a alors déjà fait des dizaines de milliers de victimes. La victoire des sandinistes en 1979 au Nicaragua exacerbe la guérilla, et la répression s’accroît, touchant les Indiens et divers groupes d’opposants (syndicalistes, universitaires, journalistes, etc.).
En janvier 1980, trente-neuf Indiens meurent dans l’incendie de l’ambassade d’Espagne, qu’ils occupaient pour réclamer une enquête sur les crimes commis contre leur communauté. Les « disparitions » deviennent une constante du terrorisme d’État. Face à cette situation, la population indienne réagit en rejoignant massivement la guérilla, ce qui n’avait pas été le cas dans les années 1960. Le 23 mars 1982, deux semaines après l’élection du général Aníbal Guevara à la présidence, un coup d’État militaire installe au pouvoir une junte de trois hommes dirigée par le général Efraín Ríos Montt. Dès juin, celui-ci assume seul la présidence. Les guérilleros ayant refusé son offre d’amnistie, les activités antiguérilla s’étendent dans la campagne, conduisant à des assassinats massifs d’indigènes et de paysans. Efraín Ríos Montt est renversé le 8 août 1983 par le général Oscar Mejía Victores."Guatemala" " Ecrit par Emmanuel Buchot et Encarta
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