Le Grand Siècle a encore la particularité d’engendrer des systèmes littéraires, marqués par l’attachement à un passé glorieux et mythique, et qui sont précisément le fondement de ce que l’on appelle le classicisme en littérature. Les grands principes érigés à cette époque ont pour nom imitation des Anciens et emprunts bibliques, régularité et maîtrise de la forme, classification et épuration du lexique, codification des genres littéraires : le Beau classique va de pair avec le Vrai et le Bon, c’est-à-dire avec le Divin.
Boileau, qui s’inscrit d’abord dans la veine moraliste et mondaine avec ses brillantes Satires (1657-1665, publiées en 1666) puis avec ses Épîtres (publiées en 1674), s’attache ensuite à normaliser l’art d’écrire : son Art poétique (1674) fait la synthèse des pratiques de la littérature classique, en développant l’idée d’une poésie qui serait le fruit de l’inspiration divine, mais en soulignant la nécessité du travail et de la discipline pour atteindre la perfection. Sublime et pure, la poésie selon Boileau se situe dans un difficile équilibre ; aux yeux de ce « législateur du Parnasse », seuls Corneille, Racine et Molière trouvent grâce.
Si les œuvres d’un auteur incarnent à la perfection les principes du classicisme, il s’agit sans doute des sermons et des oraisons funèbres de Bossuet, le plus grand prédicateur de cette période : tant par leur perfection formelle que par leur propos résolument conservateur, ils constituent en effet des modèles du grand style.
Les difficultés politiques entraînent une révolution progressive des mentalités à partir de 1680, et l’équilibre classique s’en trouve rompu. La querelle des Anciens et des Modernes, débutée vers 1670, révèle un clivage insurmontable entre les défenseurs des Modernes, comme Fontenelle ou Perrault, et les tenants des Anciens, comme Boileau, Racine et La Bruyère.
Des œuvres comme le roman didactique, idéaliste et philosophique de Fénelon, les Aventures de Télémaque (1699), mais aussi le scepticisme d’un Saint-Évremond et l’ouverture d’esprit d’un Pierre Bayle sonnent la fin de l’âge classique et annoncent la sensibilité du siècle des Lumières. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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