Deux courants opposés dominent les débats sur la religion au sein même de l’Église catholique.
Celui de la Contre-Réforme, représenté par le dynamisme et le prosélytisme de nouveaux ordres religieux (notamment celui de la puissante compagnie de Jésus), présente le Ciel sous un jour peu sévère et donne de la religion une image souriante.
Les œuvres des jésuites et de certains auteurs catholiques travaillant à la restauration du catholicisme insistent sur le libre arbitre dont dispose l’homme, auquel, tout pécheur qu’il soit, Dieu accorde la possibilité de choisir. On voit fleurir alors des œuvres d’un mysticisme exacerbé mais souriant, marqué par le désir d’un retour aux sources de la foi compatible avec les habitudes de luxe de l’aristocratie et de la bourgeoisie fortunée.
Ce courant est représenté sur le plan littéraire par nombre d’auteurs dévots de second plan, mais il est magistralement illustré par des écrivains sincères. Saint François de Sales, fondateur de l’ordre de la Visitation, sait par exemple témoigner dans ses écrits (Introduction à la vie dévote, 1609 ; Traité de l’amour de Dieu, 1616) d’une foi fervente tout en invitant à une pratique mesurée et peu contraignante de la religion.
Au sein même de l’Église catholique, cette pratique accommodante de la foi se heurte aux critiques formulées par le courant dit du catholicisme augustinien, représenté notamment par le cardinal Pierre de Bérulle et par l’évêque Cornélius Jansen, dit Jansénius qui, avec son ouvrage théologique Augustinius (écrit en 1628, publié en 1640), va donner naissance au jansénisme.
Le jansénisme, diffusé par Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, depuis l’abbaye de Port-Royal-des-Champs, va s’ériger peu à peu comme le grand adversaire des jésuites.
Choqués par la façon dont les jésuites proposent aux fidèles de « s’arranger avec Dieu » au prix de quelques « simagrées » (les œuvres) n’engageant pas nécessairement l’être profond, les jansénistes, plus rigoureux dans leurs principes, affirment que l’homme, étant pécheur, ne peut se sauver lui-même par les œuvres mais dépend entièrement de la grâce divine en vertu de la prédestination.
Blaise Pascal, converti au catholicisme augustinien, défend le jansénisme dans ses Provinciales (1656-1657). Il livre ensuite son chef-d’œuvre inachevé, les Pensées (posthume, 1670), fragments nourris d’une interrogation sur la misère de la condition humaine, au service de l’apologie de la religion chrétienne.
La répression menée par les autorités politiques et religieuses ne tarde pas à s’abattre sur le jansénisme et aboutit à la destruction de l’abbaye de Port-Royal en 1709. Ces mesures n’empêchent pas ce courant de pensée de se développer au sein de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie et d’influencer considérablement, de façon directe ou indirecte, les lettres françaises, favorisant notamment la veine moraliste. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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