Le monde littéraire de l’entre-deux-guerres est secoué par l’apparition d’un nouveau prosateur : Louis-Ferdinand Céline qui, avec son roman Voyage au bout de la nuit (1932), connaît un succès dû en partie au scandale qu’il a suscité. Ce récit propose un travail inédit sur la langue littéraire, empruntant notamment des formules à la langue parlée, et mettant en œuvre un rythme et une syntaxe inusités jusque-là. Céline poursuit ce travail avec une audace croissante dans ses récits suivants, parmi lesquels nous pouvons citer Mort à crédit (1936).
Entre 1916 et 1922, sous l’impulsion de Tristan Tzara, naît à Zurich le mouvement Dada, qui fait la synthèse des tendances les plus marginales de l’époque : international, provocateur, nihiliste, Dada place l’acte de création au-dessus de la création elle-même et veut estomper les barrières entre les différentes disciplines artistiques.
Avec les autres membres de la revue française Littérature (1919), André Breton est un temps le compagnon de route de Dada ; la rupture est pourtant consommée en 1922, Breton reprochant à Dada la gratuité de ses provocations qui, sur le plan artistique, lui semblent ne déboucher sur rien de valable.
Breton, qui réunit notamment autour de sa revue les poètes Louis Aragon, Philippe Soupault, Paul Éluard, Robert Desnos, Benjamin Péret, donne naissance au mouvement en tant que tel avec son premier Manifeste du surréalisme (1924), où il définit le terme « surréalisme » en lui donnant son assise théorique.
L’esthétique surréaliste repose essentiellement sur l’image ; les écrivains de ce groupe, lecteurs de Sigmund Freud, accordent une part prépondérante à l’inconscient et au rêve, précisément en raison de leur capacité à créer des images ; les Champs magnétiques, recueil écrit à quatre mains par Breton et Soupault en 1920, est l’expérience la plus audacieuse illustrant ces théories. Refusant, comme Dada, de compartimenter les domaines artistiques, le mouvement ne se définit jamais comme mouvement littéraire (et refuse d’ailleurs la « littérature ») et accueille dans ses rangs des peintres comme Salvador Dalí, Max Ernst ou René Magritte, etc. Plus tard, le surréalisme prend des engagements politiques révolutionnaires et communistes, dont le Second Manifeste du surréalisme (1929) de Breton se fait l’écho, et qui entraînent des ruptures au sein du groupe.
Parmi les écrivains surréalistes, on retient encore les noms de René Char, Roger Vitrac, Jacques Prévert, Raymond Queneau, René Crevel et Antonin Artaud.
Sans appartenir au mouvement, certains écrivains s’inscrivent pourtant, au moins par un aspect de leur œuvre, dans la mouvance ou l’esthétique surréaliste, comme Georges Ribemont-Dessaignes, Arthur Cravan, Max Jacob, Julien Gracq ou Pierre Reverdy. Si le mouvement surréaliste en tant que tel est relativement éphémère, si les principaux auteurs qui s’y rattachent choisissent eux-mêmes des orientations personnelles sans rapport avec les théories énoncées dans le premier Manifeste (c’est le cas même des plus grands, par exemple de Char, de Queneau, d’Éluard, d’Aragon, etc.), le surréalisme peut être considéré comme le courant esthétique le plus influent de cette première moitié du XXe siècle. "littérature française" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
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