En 1927, les récoltes sont toujours inférieures à celles de 1913. Il est donc décidé d’accentuer la « construction du socialisme » par une collectivisation plus poussée. En 1928 est ainsi inauguré le premier des plans quinquennaux (1928-1932), dont le but, sous la houlette du Gosplan (comité d’État au plan), est de transformer un pays agricole arriéré en grande puissance industrielle et de changer la nature profonde de la société. Les deux mots d’ordre sont : industrialisation à outrance et collectivisation des terres.
La priorité est donnée à la réalisation de grands projets d’infrastructure et à l’industrie lourde. Ces transformations sont réalisées grâce à une main-d’œuvre considérable, qu’il faut qualifier en ayant recours à des « spécialistes étrangers » (5 000 en 1931) et à l’émulation sociale. Les grands travaux de construction aboutissent grâce à la force de travail des centaines de milliers de prisonniers du Goulag notamment. Au début de 1933, à la fin du plan, la production de l’industrie lourde a augmenté de 273 p. 100.
Dans les campagnes, la collectivisation forcée se heurte à l’opposition des paysans. Une partie d’entre eux, enrichis par la NEP — les koulaks —, sont impitoyablement massacrés (on parle de la dékoulakisation). Des millions d’autres sont déportés ou meurent de faim, en raison de l’état de dénuement où les campagnes ont délibérément été plongées. La collectivisation aboutit, de gré ou de force. Fin 1932, 210 000 kolkhozes cultivent 70 p. 100 des terres et 4 300 sovkhozes 10 p. 100. Ils sont soutenus par 2 400 stations de machines agricoles.
Cet ensemble de mesures économiques, industrielles et agricoles doivent, selon Staline, servir à forger une image positive de l’URSS. L’idéal du « paradis socialiste », fondé sur des preuves concrètes, doit voyager au-delà des frontières. L’État impose donc au peuple des cadences infernales et réussit, en partie, son pari : ses résultats contrastent avec la crise économique de 1929 et ses contrecoups, que subissent l’Europe de l’Ouest et les États-Unis..
Il y a un prix à payer cependant. La collectivisation à marche forcée entretient la colère d’une petite paysannerie de plus en plus misérable. Plus de 3 000 révoltes ont lieu en 1929-1930 et la baisse générale de la production de 1/5 à 1/4 entraîne une famine en 1932-1933. En outre, le niveau de vie des ouvriers ne s’est pas réellement élevé et il faut que le gouvernement adopte une politique monétaire qui dope l’économie. Au total, le pays reste en crise et Staline, conscient du danger, promulgue des décrets qui annoncent l’ère des grandes purges et l’apogée du goulag : ainsi, à partir de 1932, toute personne portant atteinte à l’intégrité de la propriété terrienne socialiste risque la mort. © "URSS" Emmanuel Buchot Sources utilisées Encarta et lemonde.
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