A l’apogée de leur puissance, les Incas ont développé un système administratif et politique sans équivalent parmi les sociétés amérindiennes. L’État inca s’apparente à une théocratie fondée sur l’agriculture, organisée selon un système rigide de castes et dominée par le tout-puissant Inca, qui est vénéré à l’égal d’un dieu vivant. En-dessous de l’Inca, l’organisation est structurée autour de classes sociales hiérarchisées qui constituent une noblesse sur laquelle l’Inca s’appuie afin de diffuser son autorité sur l’ensemble de la population. Au premier rang figurent les membres de la famille royale, notamment la descendance mâle de l’Inca, qui résident dans la capitale.
L’élite aristocratique se complète des administrateurs impériaux et d’une « noblesse d’épée » composée de ceux qui se sont distingués dans l’art du combat. Enfin, les dignitaires religieux, dont les plus hauts représentants sont issus de la famille du souverain lui-même, participent à l’organisation de l’ordre inca.
Du point de vue administratif, l’Empire (appelé Tahuantinsuyu, « le pays des quatre quarts ») est divisé en quatre grandes régions ou quarts. Ces régions sont subdivisées en provinces et en plusieurs autres unités territoriales de moindre importance, dont la plus petite est la propriété familiale étendue, connue sous le nom de ayllu. La mise en culture des ayllus, pratiquement autosuffisantes, est strictement contrôlée par l’État.
Des experts du gouvernement supervisent la sélection et l’ensemencement des cultures, et enseignent aux fermiers les techniques de drainage, de fertilisation, d’irrigation de vallée à vallée et de terrassement. Une partie de chaque moisson est prélevée par l’État et stockée dans des entrepôts gouvernementaux, afin d’être distribuée en cas de besoin. L’économie est avant tout une économie rurale de cultures. Les plus répandues sont la culture de la pomme de terre et du maïs. Les incas pratiquent néanmoins l’élevage de lamas utilisés en qualité de bêtes de somme, alors que l’alpaga est domestiqué pour la qualité de sa laine.
Le gouvernement de Cuzco garde un contact étroit sur la marche des affaires de l’Empire grâce à une organisation très élaborée. Une pratique active du recensement qui concerne tant le compte des troupes, des réserves, ou de la population, est tenu au moyen du quipu, qui prend la forme d’un ensemble de cordes de différentes couleurs nouées selon un système de nœuds codés et permet une connaissance fine du niveau de ressources de l’Empire. Un réseau complexe de routes pavées reliant toutes les régions de l’Empire facilite les communications ; des coureurs entraînés, qui se relaient, peuvent parcourir jusqu’à 400 kilomètres par jour en suivant ces routes. Des bateaux en bois de balsa offrent un moyen de transport rapide le long des fleuves et des rivières. Le contrôle rapproché qu’exercent les administrateurs impériaux qui peut aller jusqu’au déplacement des populations pour les implanter dans une nouvelle région pour des raisons économiques ou politiques, est en grande partie rendu possible par ce système de communications d’une remarquable efficacité. "Perou" sources Emmanuel Buchot et Encarta
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