La haute Renaissance est généralement décrite comme une assez brève période, au début du XVIe siècle, durant laquelle un art d’une harmonie et d’une clarté inégalées est atteint par des hommes tels que Léonard de Vinci, Michel-Ange et Raphaël. Faisant montre d’une absolue maîtrise dans la représentation du corps humain et d’une science souveraine de la composition, ils associent l’intense réalisme des débuts de la Renaissance à un très haut degré d’idéalisation des formes. L’aîné de ces trois artistes majeurs de la haute Renaissance est Léonard de Vinci, dont le génie pictural s’ajoute à d’extraordinaires aptitudes intellectuelles, s’étendant de l’anatomie à l’aéronautique. Cette variété de talents et de compétences le détourne d’ailleurs à maintes reprises de ses projets artistiques, inachevés pour la plupart d’entre eux.
Néanmoins, Léonard de Vinci a produit un petit nombre de peintures à l’huile incomparables, dont la Joconde (1503-1506, musée du Louvre, Paris) universellement connue, aux effets magiques de sfumato, technique consistant en de très subtiles transitions d’ombre et de lumière. Les expérimentations techniques de Léonard de Vinci dans ses fresques ont malheureusement conduit à leur détérioration rapide. Néanmoins, la fresque de la Cène (1495-1497) du réfectoire du monastère de Santa Maria delle Grazie, à Milan, est une œuvre remarquable, dans laquelle les personnages du Christ et des Apôtres sont placés au cœur d’une composition monumentale parfaitement équilibrée, qui marque véritablement les débuts de la haute Renaissance.
Les principes plastiques issus de la Cène sont repris et développés dans les vingt années qui suivent par Michel-Ange et Raphaël, plus jeunes que Léonard de vingt ou trente ans.
Si Michel-Ange est avant tout un sculpteur, Raphaël exprime tout son talent comme peintre. Né à Urbino, il est formé par le Pérugin à Pérouse avant de gagner Florence vers 1504. Il y subit non seulement l’influence de Léonard et de Michel-Ange, mais également celle du peintre dominicain Fra Bartolomeo. Ses œuvres majeures sont ultérieures à son arrivée à Rome en 1508, où il est employé pour décorer les célèbres Stanze ou chambres papales du Vatican (1508-1511). La plus connue de ces fresques, l’École d’Athènes, illustre parfaitement le style monumental et grave de la haute Renaissance, qui contraste nettement avec le ton plus léger des fresques exécutées (1510-1519) par ses élèves dans la villa Farnésine, également à Rome.
La dernière œuvre majeure de Raphaël, un retable représentant la Transfiguration (1517-1520, pinacothèque Vaticane, Rome), possède un dynamisme qui annonce le style plus nerveux développé à Rome après sa mort.
Ni Raphaël ni Léonard n’ont connu le deuxième quart du XVIe siècle, mais Michel-Ange a vécu le début d’une époque qui se démarque radicalement de la sérénité et de l’harmonie de la haute Renaissance. Né près de Florence, son habileté est très tôt appréciée par les mécènes florentins et romains. Bien qu’il se soit lui-même considéré comme un sculpteur, son chef-d’œuvre est probablement la fresque qu’il a réalisée sur la voûte de la chapelle Sixtine (1508-1512), au Vatican. Il s’agit d’une série de scènes de l’Ancien Testament ainsi que de personnages monumentaux, dont les poses variées et complexes illustrent sa maîtrise de l’anatomie humaine. Chaque élément de la voûte de la chapelle, pour spectaculaire qu’il soit, est subordonné à l’unité de l’ensemble de la composition.
Tandis que la voûte de la chapelle Sixtine résume les idéaux du début du XVIe siècle, la représentation du Jugement dernier (1536-1541), également réalisée par Michel-Ange sur le mur de l’autel de la chapelle, exprime l’ambiance plus sombre qui prévaut après le sac de Rome de 1527 (durant lequel les troupes de Charles Quint ont pillé palais, maisons et églises de la ville, endommageant sévèrement les splendeurs de la Renaissance). Le sujet est représenté par une composition dynamique et discordante, regorgeant de nus, souvent dans des poses délibérément torturées. Ce changement dans le style de Michel-Ange s’applique également à ses sculptures. La posture classique et sereine du David en marbre (1501-1504, galleria dell’Accademia, Florence) peut être opposée au personnage torturé de la Victoire (v. 1520, Palazzo Vecchio, Florence).
Cette dernière œuvre, qui devait à l’origine faire partie du tombeau du pape Jules II, a exercé une forte influence sur les compositions en spirale des sculpteurs de la fin du XVIe siècle comme Giambologna. En dépit de sa pose difficile, la Victoire reste néanmoins un personnage élégant et ce n’est que des années plus tard que Michel-Ange se livre, par souci d’expressivité, à de douloureuses distorsions du corps humain, comme dans la Pietà Rondanini (années 1560, Castello Sforzesco, Milan). "Art italien" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
Photos des pays d'Amérique à visiter
Photos des pays d'Europe à visiter
Photos des pays d'Asie à visiter