Vers 1130, dans le domaine royal français — correspondant approximativement à l’Île-de-France et à la Champagne —, les architectes adoptent l’ogive pour voûter les édifices. Si les premiers essais de voûtes d’ogives en Lombardie et dans le monde anglo-normand datent de l’extrême fin du XIe siècle, structurellement et plastiquement les monuments demeurent romans. En revanche, en Île-de-France, l’utilisation de l’ogive entraîne une mutation radicale de l’édifice, aboutissant à une nouvelle définition de l’espace. Le voûtement sur croisées d’ogives est constitué de deux arcs diagonaux qui s’entrecroisent avec, au centre, une clef.
En principe, on construit d’abord les ogives, la partie active de la voûte, puis on comble les voûtains. Par rapport aux différents types de voûtes romanes, les poussées ne sont plus continues mais ponctuelles.
Ainsi, le contrebutement du monument au point de retombée des ogives par des arcs-boutants extérieurs permet d’évider l’essentiel de la paroi tout en construisant de plus en plus haut. Outre les percements répétés, l’ogive autorise une conception plus unitaire de l’architecture puisqu’elle s’adapte à tous les types d’emplacements alors que dans l’art roman, en principe, chaque espace appelle une voûte spécifique.
À cette unité du voûtement correspond une unité du volume. Alors que l’art roman se caractérise par une hiérarchie des espaces — la hauteur se modulant entre la croisée, le chevet et la nef —, l’architecture gothique favorise, au contraire, l’unité du volume intérieur, conférant au vaisseau central une même hauteur depuis la nef jusqu’à la croisée. Il en va de même de l’élévation, identique dans l’ensemble du monument. À l’extérieur, les masses sont également moins individualisées que dans l’architecture romane.
La recherche d’espaces de plus en plus amples, en particulier pour les chevets, constitue également l’un des caractères essentiels de l’architecture gothique.
En outre, en rupture avec le passé roman où les chapelles rayonnantes sont en nombre limité, isolées les unes des autres, le chevet des édifices gothiques est entièrement enveloppé par une série de chapelles rayonnantes jointives, formant une couronne continue éclairant indirectement le déambulatoire et le sanctuaire. À l’intérieur, les chapelles sont unies par de puissantes piles composées qui canalisent, en un faisceau de colonnettes, l’ensemble des retombées des voûtes et des arcs. "Art gothique" © Ecrit par E. BUCHOT. Sources : Encarta, Wikipedia
Photos des pays d'Amérique à visiter
Photos des pays d'Europe à visiter
Photos des pays d'Asie à visiter