Les débuts de la IIIe République s’avèrent difficiles. L’Assemblée nationale, qui s’installe à Versailles le 20 mars 1871, vient juste de mettre un terme à la guerre avec l’Allemagne lorsqu’elle doit faire face à une guerre civile. Humilié par la défaite, accablé par les misères du siège et violemment opposé à la décision de l’Assemblée nationale qui, sans tenir compte des circonstances, vient d’ordonner le paiement des loyers et des dettes, le peuple de Paris se soulève.
Le 18 mars 1871, les insurgés créent un gouvernement municipal indépendant, la Commune de Paris. Ils votent plusieurs décrets (institution d’un salaire minimal, séparation de l’Église et de l’État, etc.), mais sont rapidement affaiblis par des dissensions politiques. Ils tiennent néanmoins la capitale pendant deux mois au terme desquels les troupes gouvernementales versaillaises, mandatées par le chef de l’exécutif, Adolphe Thiers, s’emparent de Paris à l’issue de terribles combats (la « semaine sanglante », 21-28 mai).
La Commune fait entre 20 000 et 30 000 morts, quelque 38 000 personnes sont arrêtées et plus de 7 500 déportées au bagne. Le mouvement ouvrier en France s’en trouve durablement affaibli. L’Assemblée de février 1871 est dominée par une majorité monarchiste. Si tous espèrent le rétablissement de la royauté, les monarchistes — divisés entre légitimistes, attachés au principe de droit divin, et orléanistes, favorables à un système parlementaire — ne parviennent pas à s’entendre sur le nom d’un prétendant. En mai 1873, ils réussissent toutefois à faire démissionner Adolphe Thiers, président de la République depuis le 31 août 1871, au profit du maréchal de Mac-Mahon, connu pour ses sympathies royalistes.
Le refus du comte de Chambord, candidat accepté par l’ensemble du parti royaliste, de reconnaître le drapeau tricolore comme emblème de la nation française, compromet à nouveau les chances de restauration monarchique. Cependant, pour se réserver la possibilité d’intervenir à moyen terme, l’Assemblée vote l’institution du septennat présidentiel, et le gouvernement impose une politique d’Ordre moral, cléricale et conservatrice.
En dépit de l’opposition des monarchistes, la République s’instaure progressivement et, en janvier 1875, les républicains réussissent à faire voter, à une voix de majorité, l’amendement du député Henri Wallon :
le président de la République sera désormais élu par le Sénat et par la Chambre ; la fonction, en devenant une institution, consacre le principe de la République. Les élections législatives de mars 1876 donnent la majorité aux républicains et Mac-Mahon appelle au gouvernement des modérés, comme Jules Simon qui devient président du Conseil. Opposé à la politique d’Ordre moral, ce dernier est poussé à la démission le 16 mai 1877 et remplacé par le royaliste de Broglie (voir crise du 16 mai 1877). Ce coup de force contre le parlement provoque l’opposition des 363 députés républicains qui refusent la confiance au gouvernement. Le président dissout alors la Chambre mais les élections anticipées d’octobre voient à nouveau triompher les républicains. En 1879, les républicains deviennent également majoritaires au Sénat. Mac-Mahon s’incline et démissionne : la République appartient désormais aux républicains. © "France" Emmanuel Buchot. Sources Encarta
Photos des pays d'Europe à visiter
Photos des pays d'Afrique à visiter