Pendant les quatre premiers mois de la IIe République (février-juin 1848), les républicains modérés (qui désirent l’institution d’une démocratie représentative) et les radicaux (qui veulent fonder une véritable démocratie sociale) se disputent le contrôle du pouvoir. Dans un climat d’euphorie et d’effervescence intellectuelle, le gouvernement provisoire prend des mesures au caractère « humanitaire » et social : abolition de l’esclavage sous l’impulsion du ministre de la Marine Victor Schoelcher ; suppression de la peine de mort pour crime politique ; limitation de la journée de travail ; affirmation du droit au travail, etc.
Mais les manifestations d’anticléricalisme et le climat de violence sociale suscitent l’inquiétude des modérés et des conservateurs qui remportent les élections d’avril à l’Assemblée constituante.
Lorsque l’Assemblée décide de supprimer les Ateliers nationaux (institution destinée à donner du travail aux chômeurs), les travailleurs parisiens se soulèvent au cours des journées de juin 1848. L’insurrection est écrasée par le général Cavaignac au terme de trois jours de combats sanglants dans les rues de Paris. Ces événements, qui ont accru la crainte du radicalisme de la classe ouvrière auprès de la bourgeoisie, renforcent le caractère conservateur de la République. La Constitution adoptée en novembre 1848 établit une république présidentielle avec une assemblée unique, le président et l’assemblée étant élus au suffrage universel masculin direct.
Neveu de l’empereur Napoléon Ier, Louis Napoléon Bonaparte, soutenu par le parti de l’Ordre regroupant les conservateurs, remporte le 10 décembre 1848 l’élection présidentielle à une majorité écrasante contre Lamartine et Cavaignac.
Après les désordres parisiens qui ont effrayé les campagnes, les élections législatives (mai 1849) voient la victoire d’une majorité monarchiste hostile à la République.
Le prince-président laisse habilement l’Assemblée législative se déconsidérer par l’adoption de mesures favorables à l’Église (loi Falloux sur l’enseignement) ou hostiles à l’exercice des droits populaires (loi électorale restrictive, loi limitant la liberté de la presse). Les républicains radicaux, qui disposent d’un tiers des sièges, font naître la crainte des propriétaires lorsqu’ils annoncent leur intention de prendre le contrôle du gouvernement en 1852, année de l’élection présidentielle et parlementaire. Se posant en sauveur face à une menace de révolution radicale, Louis Napoléon prend lui-même le pouvoir par le coup d’État du 2 décembre 1851 qu’il fait approuver peu après par un plébiscite et donne à la France une nouvelle Constitution (janvier 1852). Un an plus tard, le 2 décembre 1852, il restaure l’Empire et prend le nom de Napoléon III. © "France" Emmanuel Buchot. Sources Encarta
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